«10 minutes avant une attaque», invitation à négocier à l’américaine?

© AP Photo / Evan VucciMike Pompeo, Donald Trump ans John Bolton à Hanoi
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Après que l'Iran a abattu un drone américain dans le golfe d'Oman, Donald Trump aurait ordonné des frappes contre des cibles iraniennes, mais est revenu sur sa décision, ayant suspendu l’opération peu avant que les avions ne décollent. Un avocat et militant politique américain a commenté cette information au micro de Sputnik.

Il serait bon que la population pose des questions aux médias après l’«annulation» par le Président états-unien d’une attaque militaire contre l'Iran 10 minutes avant son lancement, après avoir appris que 150 civils iraniens auraient pu être tués, a estimé le militant politique américain Kevin Zeese, coordinateur de la Résistance populaire, dans un entretien accordé à Sputnik.

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«Il y a certainement une sorte de division à la Maison-Blanche. Je pense que nous devons tenir compte de tout ce que nous apprennent les médias à propos des "10 minutes avant une attaque". Nous devons tout remettre en question», a indiqué l’interlocuteur de l’agence.

Et de supposer qu’il pourrait s’agir tout simplement d’un message adressé à l’Iran.

«À en juger d’après la manière dont tous les médias racontent cette histoire, cela ressemble à une série très importante de fuites émanant de personnes à l’intérieur de la Maison-Blanche pour faire comprendre à l’Iran qu’il ferait mieux de commencer à négocier. Ou "Regardez à quel point l'Iran était proche d'être bombardé" et "Regardez à quel point Trump est bon", "Il ne voulait tuer aucun civil"», a poursuivi le militant.

Dans une série de tweets vendredi, Donald Trump a affirmé que l'armée américaine était «prête» à attaquer l'Iran après que les Gardiens de la révolution islamique ont annoncé jeudi avoir abattu un drone espion américain parce que cet appareil de surveillance sans pilote avait violé l'espace aérien de l'Iran, une affirmation formellement démentie par Washington.

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«Au bout du compte, cela pourrait signifier que Trump comprend qu'une guerre contre l'Iran serait une catastrophe majeure. Il y aurait une explosion financière de 1.000 milliards de dollars, voire plus… Cela serait par ailleurs politiquement coûteux pour lui, en termes d'héritage, car ce serait une autre grande guerre perdue par les États-Unis. Je pense qu’il n’en veut pas, mais souhaite par contre entamer des négociations avec les Iraniens», a déclaré M.Zeese.

Et de constater que les Iraniens disaient «non».

«Et ils disent "non" pour une bonne raison. Comment négocier en effet avec quelqu'un qui se retire d'un traité pour des raisons erronées et qui viole un traité qui a été négocié depuis très longtemps par plusieurs administrations? Ensuite, vous [les États-Unis, ndlr] élargissez les sanctions, contrairement aux exigences du traité, et vous essayez de faire saigner à blanc leur économie [iranienne, ndlr], puis vous dites: "Parlons-en"», a expliqué l’Américain.

Selon M.Zeese, c’est une mauvaise approche. L’Iran est indépendant depuis 1979, et il ne cédera pas à la pression américaine pour devenir dépendant des États-Unis.

«L’Iran doit être traité avec respect. C'est un pays compliqué avec une économie importante, 80 millions d'habitants. C’est beaucoup plus grand que l’Irak et mieux organisé militairement. […] Si cette action militaire avait lieu, ce serait un désastre pour les États-Unis. Je suis heureux que Trump se soit ravisé, mais il a vraiment besoin d’apprendre à respecter l’Iran, ce qui nécessite de lever les sanctions pour tenter de progresser vers des négociations», a résumé l’interlocuteur de Sputnik.

En mai 2018, les États-Unis se sont retirés du Plan d'action global commun (JCPOA) de 2015, malgré le respect de l'accord par l'Iran, comme l'a attesté l'Agence internationale de l'énergie atomique. Qui plus est, après leur retrait unilatéral, les États-Unis ont réimposé les sanctions contre l’Iran qui avaient été levées conformément aux dispositions du JCPOA et en ont même introduit de nouvelles.

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