Face à des médias français «pas très objectifs», un Parisien déménage en Sibérie pour voir la Russie de l’intérieur

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Joachim C., jeune chanteur d’opéra originaire de Paris, a confié à Sputnik avoir toujours été «énormément attiré par la Russie». Issu d’une famille de diplomates, un esprit de voyageur dans son sang, il est parti faire ses études à Omsk pour voir le pays «plutôt du côté russe» que de celui des médias français manquant parfois d’objectivité.

Se perdre au milieu de la taïga, être face à un ours, aller à la découverte d’un pays inconnu tout seul… Joachim C., chanteur d’opéra qui a opté il y a un an pour la ville sibérienne d’Omsk pour faire ses études de chant, a un parcours peu évident pour un Parisien de 20 ans. Il a dévoilé à Sputnik son expérience de vie dans ce pays «à la fois européen et asiatique» qui est actuellement «d’une certaine manière diabolisé» en France.

«Je voulais absolument voir la Russie du côté russe, plutôt que de la voir seulement du côté français et du côté des médias français qui ont un parti pris pas très objectif», a-t-il expliqué. «C’est un pays qu’on a tendance à délaisser et à un peu mépriser, parce que c’est un pays qu’on ne comprend pas.»

Публикация от Joachim Coffinier (@joachim_coffinier)

Étant étudiant et chanteur d’opéra, Joachim a compris que les Russes étaient «très bons dans le domaine artistique, notamment dans le ballet et le chant»:

«On voit bien sur la scène internationale les grandes stars de l’opéra, ce sont […] surtout des Russes: Anna Netrebko, Dmitri Khvorostovski, Olga Peretyatko, etc.»

Dmitri Khvorostovski, la star russe du chant d’opéra qui est morte d’un cancer en 2017, joue un rôle particulier pour Joachim qui explique suivre un peu ses pas, puisque les débuts de ce chanteur russe, «un vrai Sibérien», ont eu lieu dans cette région froide russe.

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Rest in Peace Dimitri . Thank you for everything you did to spread the beauty of singing and opera. я не забуду.

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Outre la pléiade des artistes que l’école russe a offerts à la scène internationale, Joachim cite également le niveau extrêmement élevé des études en Russie qui l’a séduit, contrairement à ce que peuvent proposer les établissements scolaires en France, tout en respectant «des excellentes institutions», comme le Conservatoire de Paris ou le Conservatoire national supérieur de Paris:

«Contrairement à la France, en Russie il y a une vraie tradition d’études artistiques sérieuses. On a des cours de chant, des cours de violon tous les jours, en France non, c’est une fois par semaine. […] J’étais au Conservatoire régional de Paris pendant deux ans, cela m’a beaucoup apporté. […] Mais à un certain moment […] j’avais besoin de passer à quelque chose de différent, de plus engagé, de plus intensif.»

Joachim est arrivé à Omsk après avoir déjà fait quelques voyages en Russie dans le cadre de séjours linguistiques d’été et a pu voir si la Russie, dont la culture l’a toujours fasciné, «correspondait vraiment à tous ces stéréotypes qu’on connaît».

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Il a ainsi visité de nombreuses villes et régions russes, dont Saint-Pétersbourg, Moscou, Irkoutsk, le Baïkal, Vladivostok, retraçant un peu le parcours du célèbre voyageur français Sylvain Tesson. Joachim qui dit retrouver toujours de l’énergie dans la nature, s’est un jour perdu au milieu de la taïga tout seul, a vu un ours et a fait un périple de 35 jours à travers les étendues vastes de la Mongolie.

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«La Russie […] est en train de s’arranger en ce moment, parce qu’il y a un essor économique, qu’on le veuille ou non, tout le monde le reconnaît désormais, et qui apparaît avec l’aide de plusieurs grands projets qui se passent en Russie. Je pense au Transsibérien et [à] la Coupe du monde. […] C’était un formidable coup de publicité et on était ravis, tous les Français qui vivent en Russie, j’en connais pas mal, étaient tous ravis de cela.»

Cependant, le déménagement en Russie ne s’est pas fait sans une histoire personnelle:

«Je suis un grand romantique, c’est mon côté français et mon côté un peu artiste. J’étais très amoureux d’une Russe qui s’appelait Anastasia. On a eu une relation épistolaire. Ce n’est pas une relation comme on a maintenant. Ce n’était pas du tout sensuel.»

Aujourd’hui, le jeune Français qui a déjà remporté le festival international de chant «Orphée en or» qui s’est tenu à Tcheliabinsk, est plutôt concentré sur ses projets professionnels qui, après ses études à Omsk, l’emmèneront probablement à Ekaterinbourg et ensuite, le temps le montrera, à la Guildhall School of Music à Londres.

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