«La laïcité est à l’œuvre», l’Assemblée nationale du Québec retire le crucifix –vidéo

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L’Assemblée nationale du Québec a retiré le crucifix qui était situé depuis 83 ans au-dessus du trône de la présidence dans le Salon bleu. L’opération, lancée suite à l’adoption de la loi sur la laïcité, a été filmée.

Le crucifix qui ornait le Salon bleu de l'Assemblée nationale du Québec a été retiré mardi 9 juillet à la suite de l’adoption de la loi 21 sur la laïcité de l’État, a annoncé l’Assemblée nationale diffusant une vidéo de cette procédure.

​La vidéo montre un employé portant des gants blancs qui enlève le crucifix de bois suspendu derrière le trône du président de l’Assemblée.

«L’Assemblée nationale [du Québec, ndlr] a procédé, conformément à la motion adoptée à l’unanimité le 28 mars dernier, au retrait du crucifix présent dans la salle de l’Assemblée nationale», a indiqué l’institution dans un communiqué de presse.

​L’objet religieux sera prochainement exposé dans une vitrine muséale à côté du Jésus en plâtre de 1936 qu’il a remplacé en 1982 «afin de les mettre en valeur et de souligner leur importance pour le patrimoine parlementaire québécois», a précisé l’Assemblée.

Les deux crucifix seront exposés à proximité du buste de Samuel de Champlain, dans l'une des niches entre le Salon bleu et le Salon rouge. L'espace sera accessible aux visiteurs, note Radio-Canada.

Décision controversée

Les parlementaires ont accepté de retirer la croix chrétienne après plusieurs années de débat.

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Pendant la campagne électorale et après son arrivée au pouvoir en octobre 2018, la Coalition avenir Québec (CAQ) souhaitait conserver ce symbole religieux auquel elle conférait une valeur patrimoniale et historique, rappelle le Journal de Québec.

Mais en mars, le Premier ministre François Legault a déclaré qu'il ouvrait la porte à un possible retrait du crucifix de l'Assemblée nationale installé en 1936 par le Premier ministre québécois Maurice Duplessis.

M.Legault l’a qualifié de compromis nécessaire pour obtenir davantage d’appuis dans la population québécoise pour son projet de loi sur la laïcité d’État. Les partis se sont finalement entendus pour que le crucifix soit retiré.

Disparition des crucifix

L’ouverture d’un débat sur la présence de cet objet religieux a été annoncée le 20 mars, le jour où la ville de Montréal a indiqué qu’elle retirerait le crucifix de la salle du conseil municipal où il avait été installé en 1937. Le 28 mars, le gouvernement Legault a déposé sa nouvelle loi sur la laïcité et le même jour, la motion déposée par le ministre Simon Jolin-Barrette et visant à retirer le crucifix du Salon bleu a été adoptée à l’unanimité.

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Le gouvernement Legault a également changé de position en ce qui concerne les représentations du Christ dans les salles d’audience des palais de justice. La nouvelle loi interdit entre autres aux juges et procureurs de la Couronne de porter des signes religieux. Dès son adoption, les représentations des crucifix encore fixées aux murs des salles de justice de la province ont été décrochées, provoquant des réactions mitigées.

«C’est notre Histoire qu’on met à la poubelle», a déclaré l’ancien maire de Saguenay Jean Tremblay, d’après par TVA Nouvelles. Mais le député de la CAQ, Christopher Skeete, a pour sa part estimé sur Twitter que la laïcité était ainsi «à l’œuvre».

 

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