Malgré les sanctions, le nombre de compagnies étrangères en Crimée a augmenté de 39%

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Plus de 3.300 compagnies étrangères de 60 pays sont enregistrées sur le territoire de la République de Crimée, originaires aussi bien d'Ukraine, de Chypre et d'Allemagne que du Royaume-Uni et des États-Unis.

En 2017 déjà, près de 2.400 entreprises étrangères travaillaient sur la péninsule. Depuis, leur nombre a augmenté de 39%, a déclaré au quotidien russe Izvestia Irina Kiviko, vice-présidente du conseil des ministres et ministre des Finances de la Crimée.

Selon Gueorgui Mouradov, représentant permanent de la Crimée auprès du président russe, on constate effectivement ces dernières années que les investisseurs étrangers portent un grand intérêt à la région. Des négociations sont notamment en cours avec des représentants de Bahreïn, de la France, ainsi que de l'Italie, précise l'association Delovaïa Rossia (association réunissant plus de 3.000 entrepreneurs).

Des investissements en hausse

Les investissements dans l'économie de la Crimée ont significativement augmenté en cinq ans. Le ministère criméen des Finances a annoncé qu'«entre 2014 et 2018 les investissements dans le capital de base ont été multipliés par 5,8 pour atteindre 296 milliards de roubles (4,19 milliards d'euros)». Sachant que pour 2019-2020 «le pronostic positif est maintenu», a souligné le ministère.

«Dans la structure générale des investissements le capital étranger (y compris mixte - russe et étranger) occupe une part insignifiante (5,2%) Mais compte tenu de la hausse du chiffre absolu des investissements il devient clair que les placements de capitaux étrangers dans l'économie augmentent également», explique Irina Kiviko.

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De plus, «sur le territoire de la République de Crimée ont été enregistrées 3.352 entités économiques fondées par des organisations ou des particuliers étrangers de 60 pays (données de 2018)».

«En 2017 étaient enregistrées 2.419 personnes morales fondées par des organisations ou des particuliers étrangers de 56 pays. Ainsi, leur nombre a augmenté de 39%», indique Irina Kiviko.

Il s'agit principalement de sociétés et de particuliers d'Ukraine, de Chypre, ainsi que de Biélorussie, d'Arménie, de Turquie, du Kazakhstan, d'Allemagne, du Royaume-Uni, des îles Vierges et des Seychelles, d'Israël, et des États-Unis.

Qui ose gagne

Les investisseurs étrangers affichent un intérêt particulier pour l'économie criméenne depuis l'an dernier, ajoute Gueorgui Mouradov. Selon lui, des entrepreneurs étrangers ont déjà envoyé des dizaines de requêtes concernant différents secteurs de coopération, de l'industrie à l'agriculture. L'homme politique pense que cette tendance est principalement due au changement d'attitude dans le monde, notamment en UE, envers la Crimée. Souvent, même des antagonistes zélés qui avaient refusé de reconnaître les résultats du référendum de 2014 constatent l'inutilité des sanctions.

Par exemple, des négociations sont menées avec des représentants de Bahreïn, de la France et de l'Italie, a fait savoir à Izvestia Andreï Nazarov, coprésident de Delovaïa Rossia. En particulier, des hommes d'affaires du Moyen-Orient ont déjà signé un mémorandum d'entente avec la Russie et sont prêts à lancer la mise en œuvre des projets d'ici la fin de l'année.

«En général, les étrangers s'intéressent au tourisme, au secteur hôtelier, à l'agriculture et à la viniculture. Mais ces deux dernières années nous constatons une attention accrue pour les capacités industrielles et énergétiques de la région», dit-il.

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Le ministère criméen des Finances a ajouté qu'au Forum économique international de Yalta, cette année, avaient participé 807 délégations étrangères de 89 pays dont l'Italie, la France, le Royaume-Uni, la Belgique, la Suède, la Pologne, la République tchèque, la Lettonie, les États-Unis, la Turquie, l'Inde et l'Ukraine. De plus, le continent africain était représenté par 72 délégués de 31 États.

La sécurité avant tout

Tous les projets impliquant des entrepreneurs étrangers doivent être réalisés très prudemment, car à ce jour les investisseurs font l'objet de répressions à la demande de Kiev, notamment de la part de l'UE et des États-Unis, souligne Gueorgui Mouradov.

En cas de réalisation de projets du côté criméen ou sur le territoire de la péninsule, les entrepreneurs américains et européens encourent de sévères sanctions: blocage des comptes, amendes élevées, voire interdiction d'entreprendre, déclare Andreï Nazarov.

«Afin d'échapper aux sanctions, les investisseurs internationaux n'arrivent pas en Crimée directement sous leur enseigne, mais via un système d'investissement à deux niveaux. Ou ils achètent une entreprise russe apte à effectuer des transactions dans la région. C'est ce qu'ont fait de nombreuses sociétés étrangères qui travaillaient ici  avant la réunification de la Crimée avec la Russie. De plus, pour éviter les complications à l'étranger, les grandes compagnies étrangères ouvrent dans la république des filiales ou travaillent sous une autre marque», explique-t-il.

Les États-Unis ont interdit les exportations de produits, de technologies et de services américains en Crimée, ainsi que les importations de marchandises et de services de la péninsule aux États-Unis depuis le 19 décembre 2014. Cette restriction s'étend également aux investissements américains.

Les mêmes interdictions sont décrétées par l'UE. Les navires de croisière appartenant aux compagnies européennes ou naviguant sous le pavillon de l'UE ne sont pas autorisés à visiter les ports criméens. Il est particulièrement regrettable que les sanctions frappent également les produits sociaux et humanitaires. Le journal Izvestia avait déjà révélé que le plus grand fabricant de piles pour appareils auditifs, la britannique Rayovac Micropower Batteries, avait exigé de ses clients potentiels en Russie des garanties que leurs produits ne se retrouveraient pas en Crimée.

D'ailleurs, Vladimir Poutine a appelé plusieurs fois la communauté internationale à protéger le secteur social et humanitaire contre la politique de sanctions. Les restrictions ne doivent pas affecter les produits de première nécessité, les médicaments et les équipements médicaux.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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