Après le meurtre d'un enfant, Berlin veut rétablir des contrôles avec la Suisse

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Le ministre allemand de l'Intérieur a fait part de sa volonté de rétablir des contrôles à la frontière suisse après le meurtre d'un enfant à Francfort dont l'auteur présumé vivait près de Zurich, dans un entretien publié vendredi.

«Je vais tout faire afin de mettre en place des contrôles intelligents» entre les deux pays voisins, a déclaré le conservateur bavarois Horst Seehofer au magazine Der Spiegel, précisant qu'il présenterait son projet en septembre.

Globalement, «l'Allemagne a enregistré 43.000 entrées illégales en 2018. Nous devons réagir par davantage de contrôles volants, par des contrôles limités dans le temps et directement à la frontière, y compris celle de la Suisse», a-t-il plaidé.

La mort d'un garçon de 8 ans poussé mardi sous un train à la gare centrale de Francfort a provoqué une très vive émotion en Allemagne, relate l'AFP.

Son auteur présumé est un Erythréen de 40 ans, qui résidait en Suisse, dans le canton de Zurich, depuis 2006. Il ne s'est pas exprimé sur les motifs de son acte mais la police penche pour un problème psychiatrique.

L'homme a également poussé sur la voie la mère de l'enfant, qui en a réchappé de justesse. Il ne connaissait pas ses victimes.

Le ministre de l'Intérieur est connu pour être un partisan depuis des années d'une politique restrictive d'immigration dans son pays et, à ce titre, a été pendant longtemps le principal critique au sein du gouvernement de la politique d'accueil généreuse de la chancelière Angela Merkel des demandeurs d'asile en 2015 et 2016.

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Enfant poussé sous un train en Allemagne: le suspect était recherché en Suisse
Selon le Spiegel, le ministre n'a du reste pas encore consulté Mme Merkel sur son projet concernant la frontière avec la Suisse.

M. Seehofer est sous pression à la suite d'une série de faits divers impliquant des étrangers, auxquels les médias du pays donnent beaucoup d'écho et dont s'empare l'extrême droite pour dénoncer le laxisme à ses yeux du gouvernement.

Dans ce contexte, la gauche radicale allemande a accusé vendredi le ministre de l'Intérieur de céder «au populisme», dans la mesure où l'Érythréen était en possession d'un titre de séjour suisse valide.

«Les contrôles à la frontière suisse ne servent à rien, si ce n'est à réduire un peu plus la liberté de circulation en Europe», a argué une responsable du parti, Ulla Jelpke.

L'extrême droite allemande, par la voix d'une de ses dirigeantes, Alice Weidel, a contraire qualifié de simple «placébo» le projet de renforcement des contrôles à la frontière germano-suisse.

«Ce n'est pas seulement avec la Suisse qu'il faut protéger nos citoyens mais c'est un système général de protection des frontières qui est nécessaire», a-t-elle estimé.

Marié, père de trois enfants et considéré jusqu'à peu comme un modèle d'intégration, le suspect du meurtre de la gare de Francfort était recherché par la police suisse au moment des faits pour avoir quelques jours auparavant enfermé sa famille dans leur appartement et avoir également séquestrée chez elle une voisine après l'avoir préalablement menacée avec un couteau.

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