«Ils ne me protègent pas, ils me violent»: des Mexicaines manifestent contre la police de Mexico

© Sputnik . Eliana GiletManifestation réclamant justice après le viol d'une adolescente par quatre policiers à Mexico
Manifestation réclamant justice après  le viol d'une adolescente  par quatre policiers à Mexico - Sputnik Afrique
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Des habitantes de Mexico sont descendues dans la rue pour manifester leur colère à l’encontre des policiers. Aucun des quatre agents accusés du viol d’une adolescente de 17 ans lors d’une patrouille, samedi 3 août, n’a été arrêté ou sanctionné. Sputnik s’est rendu sur les lieux.

Le viol d’une adolescente de 17 ans par quatre policiers dans l’exercice de leur fonction à Mexico samedi 3 août, resté impuni, a sans doute été la goutte d'eau qui fait déborder le vase. L’indignation des Mexicaines s’est exprimée lors d’une manifestation organisée sous le slogan «Ils ne me protègent pas, ils me violent», entre le siège du ministère de la Sécurité publique qui emploie ces hommes et celui du Parquet général qui n’a toujours pas intenté d’action en justice contre eux.

«On nous a déclaré au Parquet général que la famille [de cette adolescente de 17 ans, ndlr] n’avait pas ratifié sa plainte initiale, de toute évidence, par crainte. Nous espérons que sous la pression, l’enquête se poursuivra», a déclaré à Sputnik Norma Andrade, militante mexicaine et mère de Lilia Alejandra Garcia, assassinée en 2011 alors qu’elle rentrait après une journée de travail. Sa fille n’avait alors elle aussi que 17 ans.

D’après Mme Andrade, il y avait des preuves du viol du 3 août, l’adolescente ayant été examinée après le crime par des médecins de la Croix-Rouge.

Le chef du département de la Sécurité publique de la ville de Mexico, Jesus Orta, a indiqué pour sa part que les agents accusés du viol de la jeune fille étaient toujours en service, le secrétariat de la police n’ayant pas reçu de mandats d’arrêt émanant des organes de la justice.

Pourquoi la justice stagne?

La famille de la victime ne croit plus à l’instruction. Elle n’a pas ratifié sa plainte initiale de crainte que les données personnelles de leur fille ne soient divulguées, ce qui pourrait la mettre en danger.

Une semaine après la publication de l’information sur cette affaire, différents groupes féministes ont appelé à une marche pour dénoncer le viol d’une jeune fille de 17 ans par quatre policiers dans leur voiture de patrouille et exiger que justice soit rendue. Après avoir défilé dans les rues, les manifestantes se sont retrouvées devant le Parquet général, dont elles ont saccagé l’immeuble.

«C’est l’expression du mécontentement des femmes qui constatent l’absence de tout soutien de la part des autorités», a expliqué à Sputnik Araceli Osorio, mère de Lesvy Berlin, tuée en 2017 sur le campus universitaire UNAM.

La violence à l’égard des femmes est très répandue au Mexique, mais les victimes ne portent pas plainte car la crédibilité allouée à la police est très faible.

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