L’escalade à la frontière Israël-Liban, peut-elle dégénérer en guerre?

© REUTERS / RONEN ZVULUNDes militaires israéliens près de la frontière avec le Liban, le 1er septembre 2019.
Des militaires israéliens près de la frontière avec le Liban,  le 1er septembre 2019. - Sputnik Afrique
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Sur fond de montée des tensions entre Israël et le Liban, la question de la possibilité d’un conflit d’envergure entre les deux pays s’impose. Sputnik a interrogé à ce sujet des spécialistes libanais, israélien et russe.

Première depuis le retrait des troupes de Tsahal du territoire libanais en 2006, la récente escalade à la frontière libano-israélienne a fait renaître les craintes de guerre entre les deux pays. Plusieurs experts se sont exprimés à ce sujet dans un entretien avec Sputnik.

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Selon l’expert libanais Rafaat al Badawi, ripostant à l’attaque d’Israël, le Hezbollah libanais non seulement a montré qu’il avait assez d’expérience militaire pour faire face à son adversaire, mais a aussi envoyé «un message personnel à Benyamin Netanyahou disant qu’il fallait respecter les normes internationales de gestion des combats que ce dernier a violé à plusieurs reprises».

«Israël n’a pas besoin d’une guerre. Il ne s’agit que de simples frappes et de la protection de son territoire. Œil pour œil, dent pour dent, ainsi est la nouvelle formule de la politique régionale. Peu importe le lieu d’une frappe, en mer ou dans les airs, la réponse sera symétrique», a poursuivi l’expert.

Jeu semi diplomatique

La transformation des tensions actuelles entre les deux pays en guerre est peu possible, estime également l'ancien chef de l’organisation israélienne Lishkat Hakesher Yakov Kedmi.

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«Une situation habituelle pour une région abritant des colonies. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est un jeu semi diplomatique ordinaire. Une sorte d’échange de politesses. Chacun cherche à montrer à son peuple qu’il ne laissera personne attaquer son territoire impunément. En plus, Israël aura bientôt des élections législatives. Il s’agit du premier incident frontalier depuis la deuxième guerre du Liban [de 2006, ndlr]. Bien sûr, tout est possible au Proche-Orient. Mais aucune partie ne s’intéresse au déclanchement d’une vraie guerre», a-t-il indiqué.

Situation explosive

Dmitri Mariassis, de l'Institut des études orientales de l'Académie des sciences de Russie, voit la situation différemment et n’exclut pas la possibilité d’une guerre chaude. Selon lui, Israël ne peut tolérer l’existence d’une organisation aussi forte et expérimentée que le Hezbollah.

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«Nous nous rappelons que les dirigeants israéliens disaient que le renforcement de l’Iran et des groupes armés pro-iraniens, dont le Hezbollah fait partie, menaçait la sécurité de l’État hébreu. C’est la ligne rouge qu’Israël ne laissera personne franchir. Tout porte à croire que les deux parties sont prêtes à faire la guerre. La situation devient d’autant plus explosive qu’il est important pour Netanyahou de montrer avant les élections législatives sa capacité à protéger la sécurité nationale. Et une telle guerre est une bonne occasion pour cela», estime M.Mariassis.

Nouvelle spirale d’escalade

Les tensions entre Tel Aviv et le mouvement chiite libanais Hezbollah sont montées d’un cran ces derniers jours après que ce dernier a accusé l'État hébreu d'avoir mené des frappes de drones dans la banlieue sud de Beyrouth.

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Dimanche 1er septembre, une escalade avec les tirs de près de 100 projectiles en direction du sud du Liban a eu lieu. D’abord, un drone israélien a violé l’espace aérien libanais et largué des substances inflammables. Ensuite, le Hezbollah a tiré des missiles antichars en direction de l’État hébreu.

Insistant sur le fait qu’aucun citoyen ni militaire n’avaient été touchés par ces frappes, alors que le Hezbollah affirme avoir tué ou blessé les occupants d’un véhicule militaire de Tsahal, Israël a riposté pilonnant massivement le sud du pays voisin.

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