Aux États-Unis, la e-cigarette fait débat… et des morts

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Aux États-Unis, 5 personnes sont décédées et 450 autres sont malades, frappées par des problèmes respiratoires. Le dénominateur commun? La cigarette électronique, et plus particulièrement un liquide vendu au marché noir. Au-delà même de ces cas dramatiques, la vapoteuse et ses méthodes commerciales parfois douteuses font débat.

Vendredi 6 septembre, les autorités sanitaires américaines ont annoncé la mort de cinq personnes et le nombre de malades souffrant de problèmes respiratoires a doublé, s’élevant à 450 dans tout le pays. Toutes utilisaient des cigarettes électroniques, notamment un produit contenant du THC, la substance active du cannabis, acheté au marché noir.

Après L’Indiana, l’Oregon et l’Illinois, les deux dernières victimes sont recensées en Californie et dans le Minnesota. Elles étaient âgées et souffraient de problèmes respiratoires chroniques. Mais l’inhalation par vapotage de ces produits a engendré des lésions pulmonaires, selon les communiqués de l’Agence de santé de l’État du Midwest et de l’Agence de santé publique de l’État du comté de Los Angeles. Concernant le patient mort en Californie:

Il souffrait de problèmes de santé chroniques, mais c’est bien le vapotage qui est considéré comme la cause probable de sa mort, a déclaré le responsable de l’agence, le Dr Muntu Davis.

Les enquêteurs fédéraux n’ont pas précisé la marque de liquide ou les substances qui seraient à l’origine de ces maladies, mais le Dr Muntu a fait savoir que sur les douze patients tombés malade dans le comté de Los Angeles, tous sauf un consommaient des produits à base de cannabis. Mais comme l’affirme Ileana Arias, responsable des maladies non infectieuses aux Centres de contrôle et de prévention des maladies: «Nous n’avons pas toutes les réponses»; elle recommande en conséquence de ne pas utiliser de cigarettes électroniques.

Des adeptes de plus en plus jeunes

Dans l’Illinois, ces problèmes respiratoires sont apparus chez des patients très jeunes: la moitié des malades avait moins de 19 ans. Le Dr Sean Callahan, pneumologue à l’hôpital de l’université de l’Utah a déclaré à l’AFP, «ne jamais avoir vu ça auparavant», en référence à l’un de ses patients de 20 ans, dont les poumons avaient tant de mal à fonctionner qu’il avait dû utiliser une machine qui oxygène le sang du patient hors de son corps. Une technique utilisée lors de grippe ou de pneumonie à des stades très avancés ou dans le cas de chimiothérapie.

Depuis la découverte de ces maladies respiratoires, les fabricants légaux de cigarettes électroniques subissent des pressions de la part des autorités, qui les accusent de promouvoir la vapoteuse comme alternative saine à la cigarette. Mais certains jeunes en ont fait un défi. Sur les réseaux sociaux, des pages entières et des comptes dédiés aux «vape tricks», soit des «figures» réalisées avec la fumée de la cigarette électronique, ont vu le jour et les jeunes comme les moins jeunes postent leurs plus belles «performances», sans se rendre compte du danger qui les guette. Bien que les substances contenues dans les liquides de recharge ne sont pas reconnues comme étant cancérigènes, contrairement à la cigarette, elles peuvent contenir de la nicotine, responsable de la dépendance. 

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Le 9 septembre, les autorités de santé américaine ont d’ailleurs menacé le fabricant de cigarettes électroniques Juul de sanctions, au vu de ses pratiques marketing qui ciblent les jeunes et dont les argumentaires se jouent de la législation. Juul explique ainsi que leurs cigarettes sont beaucoup moins nocives que les cigarettes traditionnelles. Un représentant du fabricant aurait expliqué à des élèves d’une école que la cigarette électronique était «99% plus saine que le tabac», sans preuve.

Ce qui n’a clairement pas plus à la Food and Drug Administration. Elle a donc d’abord énuméré toutes les violations dans les pratiques de la marque dans une lettre d’avertissement envoyée à Kevin Burns, patron de Juul. Puis elle a donné 15 jours à la société pour prouver scientifiquement que ses cigarettes électroniques seraient moins nocives que leurs équivalents traditionnels, sous peine d’infraction, relate le New York Times.

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