Un soir d’août, vers 22h, une femme a été témoin d’une agression dans la rue Legendre, dans le XVIIe arrondissement de Paris, où trois individus frappaient une personne au sol. Elle s’est arrêtée à proximité de la scène avec d’autres passants et a composé le numéro de la police qui n’est arrivée qu’une quinzaine de minutes plus tard.
À la suite des faits, cette femme de 43 ans, qui envisageait d’apporter de l’aide à la victime, a été elle-même accusée de «violence sur personne dépositaire de l’autorité publique». Le Monde a publié des témoignages.
Intimidée par l’agresseur
S’étant déplacé sur les lieux, le dispositif policier a débarqué pistolet au poing, ce qui a choqué certains passants, selon le quotidien. L’un des agresseurs a alors essayé d’intimider la femme en lui répétant deux fois: «Tu n’as rien vu, tu ne dis rien.». Elle a toutefois décidé de le signaler à un agent de police.
Un coup de pied envoyé par le policier
Ce policier l’a empoignée «à la gorge en l’étranglant», lui a fait «traverser la rue» et l’a plaquée contre un mur, toujours selon la même source.
Alors qu’elle portait secours à une victime, Leila a été violemment agressée par un policier.
— David Perrotin (@davidperrotin) September 10, 2019
Elle est poursuivie pour "violence sur personne dépositaire de l’autorité". Mais plusieurs témoins interrogés démentent la version policière https://t.co/O3z512fYgf v/ @nicolaschapuis pic.twitter.com/qN5MfV2Hew
Comme l’ont fait savoir des témoins, la femme n’a n’affiché aucune résistance et ne faisait que répéter «lâchez-moi, vous me faites mal». C’est à ce moment que l’agent «desserre son étau et lui balance un coup de pied dans les jambes», selon un témoin dont les propos ont été confirmés par un autre. Lequel a affirmé avoir «parfaitement» vu la manière dont le policier «lui a mis un coup de pied très fort sur les jambes».
Frappée pour «perturbation» de l’opération policière?
D’autres policiers ont tenté de stopper leur collègue, relate un témoin. Contactée par Le Monde, la police a expliqué le comportement de l’agent en question par le fait que la femme «perturbait l’opération». Cette déclaration n’a d’ailleurs été confirmée par aucun témoin. Quant à elle, elle a annoncé avoir «essayé de se dégager» comme elle ne pouvait pas respirer.
«La dame était là depuis le début de l’incident pour aider la victime et n’avait rien à voir avec l’altercation. Au contraire, elle a tout fait pour que la police vienne résoudre le conflit. Nous n’avons pas compris pourquoi d’un coup une témoin était frappée par la police», a expliqué au Monde une personne présente sur les lieux.
L’agent s’est vu prescrire dix jours d’incapacité totale de travail (ITT), alors que la femme, avec ses larges ecchymoses au cou, aux poignets et à la jambe, n’a bénéficié que de deux jours d’ITT.
Convocation par la justice
Libérée, elle a ensuite reçu une convocation au tribunal correctionnel en mars 2020, pour «violence sur personne dépositaire de l’autorité publique».