Trois ans après l'attentat raté de Notre-Dame, cinq femmes djihadistes présumées aux assises

© REUTERS / Philippe WojazerReprésentants des forces de l'ordre devant la cathédrale
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Cinq djihadistes présumées, soupçonnées d’avoir essayé de faire exploser en 2016 des bonbonnes de gaz près de Notre-Dame de Paris, sont jugées à partir de ce 23 septembre aux assises.

Un attentat raté près de Notre-Dame, une traque de cinq jours et un policier de la DGSI attaqué au couteau: le procès de cinq femmes, djihadistes présumées, s'est ouvert lundi matin devant la cour d'assises spéciale de Paris, rapporte l’AFP.

Dans le box a d'abord pris place Inès Madani, précise l’agence de presse. Âgée de 22 ans, elle est la plus jeune des accusées mais aurait joué un rôle de «mentor» pour ses «sœurs» du jihad. À ses côtés était présente, Ornella Gilligmann, une mère de trois enfants âgée de 32 ans.

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Toutes deux voulaient faire «un carnage» près de Notre-Dame, selon l'expression des magistrats instructeurs. Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, elles ont garé une voiture remplie de bonbonnes de gaz au milieu d'une rue devant des restaurants et ont tenté de l'incendier. Seul un mauvais choix de carburant a permis d'éviter une explosion meurtrière.

Dans le box, à côté d'Ornella Gilligmann, a également pris place Sarah Hervouët, âgée de 26 ans. Elle est jugée pour la seconde partie de l'affaire, des faits qui se sont déroulés à Boussy-Saint-Antoine.

Après l'attentat raté près de Notre-Dame, Inès Madani s'était retranchée dans cette petite ville de l'Essonne, dans l'appartement d'Amel Sakaou. Toutes deux avaient été rejointes par Sarah Hervouët, rappelle l’agence.

Le 8 septembre, se sachant traquées par la police, les trois femmes ont quitté l'appartement armées de couteaux de cuisine. Sur le parking, Sarah Hervouët a porté un coup de couteau à un policier en civil de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui se trouvait dans une camionnette.

Également armée d'un couteau, Inès Madani a, elle, couru vers un policier qui lui a tiré dessus et l'a blessée aux jambes. Elle sera notamment jugée pour «tentative d'assassinat sur une personne dépositaire de l'autorité publique». Elle nie avoir voulu s'attaquer au policier et affirme avoir crié «Tue-moi!», voulant mourir en martyr.

Amel Sakaou a refusé de comparaître devant la cour. Ces quatre accusées encourent la perpétuité. Une cinquième femme est jugée pour son rôle d'intermédiaire.

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Un autre accusé important manque au procès: Rachid Kassim, l'inspirateur, précise l’AFP. Tout au long de l'affaire, il a guidé ces femmes en communiquant via des messageries cryptées. Ce propagandiste du groupe État islamique*, probablement mort en Irak, est jugé par défaut. Il avait déjà inspiré l'assassinat d'un policier et de sa femme à Magnanville (Yvelines) en juin 2016, puis, en juillet, celui d'un prêtre à Saint-Étienne-du-Rouvray, en Normandie.

La matinée de lundi a été consacrée à l'appel des témoins et à la lecture du dossier. La cour se penchera dans l'après-midi sur la personnalité des accusées, des jeunes femmes très radicalisées qui étaient connues des services de renseignement pour avoir tenté de se rendre en Syrie, est-il indiqué.

Ce procès est une première, et ce à plusieurs titres. C'est le premier dossier à être renvoyé aux assises parmi la vague d'attentats et de tentatives d'attentats djihadistes, qui a fait 251 morts en France depuis 2015, souligne l’agence de presse.

* Organisation terroriste interdite en Russie

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