De plus en plus de Palestiniens mettent fin à leurs jours

© Sputnik . Valeri Melnikov  / Accéder à la base multimédiaUn Palestinien en état de dépression (image d'illustration)
Un Palestinien en état de dépression (image d'illustration) - Sputnik Afrique
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L’année dernière, le nombre de suicides en Cisjordanie a augmenté de 14% par rapport à 2017, annonce le ministère palestinien de la Santé, l’expliquant essentiellement par une hausse des troubles psychologiques et avant tout d’états de dépression. Sputnik a abordé le problème avec des spécialistes palestiniens.

Il y a plusieurs raisons à l’augmentation des cas de suicide en Palestine, a indiqué à Sputnik Hussein Hammad, spécialiste palestinien des droits de l’Homme.

«Dans la bande de Gaza, ce sont les difficultés financières et les problèmes économiques. Tout cela est le résultat du chômage, dont le taux parmi les jeunes atteint 53%, selon le Bureau central des statistiques palestiniennes (PCBS). À Gaza, le niveau de misère est extrêmement élevé», a-t-il détaillé.

Et d’ajouter que les salariés, et même dans la fonction publique, ne touchaient souvent que la moitié du salaire promis.

«Les gens sont envoyés à la retraite avant terme. Et si on a un prêt à rembourser ou un engagement devant la famille, le fait de perdre son travail peut bien amener à un suicide. Le blocus imposé par Israël exerce aussi un impact négatif», a relevé M.Hammad.

Selon ce dernier, la situation est bien meilleure en Cisjordanie qu’à Gaza. Les personnes s’y décident à mettre fin à leurs jours plutôt à cause de problèmes sociaux et de maladies psychiques. Quoi qu’il en soit, l’année dernière, le nombre de suicides en Cisjordanie a augmenté de 14% par rapport à 2017, d’après le ministère palestinien de la Santé.

Le concours des théologiens est nécessaire

Les personnes en état dépressif viennent souvent à la mosquée ou à l’église à la recherche de soutien, a rappelé dans un entretien accordé à Sputnik Samah Jaber, chef du département de psychiatrie au ministère palestinien de la Santé.

«Il faudrait inclure des cours de santé psychique aux facultés de théologie. Les théologiens doivent savoir donner des consultations psychologiques, aider la personne qui se trouve dans une situation difficile», a estimé Mme Jaber.

Et de signaler que, selon bien des études, la religion aide souvent les gens à surmonter l’angoisse et la dépression.

Samah Jaber a regretté l’absence en Palestine d’une «ligne rouge» pour les personnes qui vont mal et pensent au suicide.

Elle a souligné qu’il fallait travailler avec ces gens, leur donner de l’espoir, étudier et analyser les origines de leur état de dépression. On ne doit pas oublier qu’il n’y a pas de problème sans issue, et qu’on peut tout surmonter, a résumé la psychiatre.

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