Budapest retire les passeports qui ont été délivrés aux habitants de Transcarpatie, a relaté au site Obozrevatel l’ancien chef d’administration de la région, Guennadi Moskal.
Selon lui, des passeports n’ont souvent pas été délivrés à des Hongrois ethniques, mais à des Ukrainiens ayant présenté de faux papiers.
«Il s’est avéré que plus de la moitié des passeports ont été délivrés à des personnes qui n’étaient pas des Hongrois ethniques, qui ne connaissaient pas le hongrois et qui habitaient Kiev ou quelque part ailleurs», a expliqué M.Moskal.
Il a signalé que si une personne ne comprenait pas le hongrois, la police lui retirait son passeport.
Un passeport contre un pot-de-vin
Selon lui, il est très compliqué d’apprendre la langue mais un pot-de-vin suffisait pour acheter un document confirmant que les parents avaient vécu en Transcarpatie entre 1939 et 1944.
«Croyez-moi, il est pratiquement impossible d’apprendre le hongrois. Il faut l’étudier depuis l’enfance. C’est la langue la plus compliquée en Europe», a-t-il précisé.
Il a ajouté que deux ou trois pages de chaque numéro du Courrier du Président hongrois étaient consacrées aux informations sur le retrait de nationalité.
«À présent, si la nationalité est donnée à une personne, elle est retirée à dix ou vingt autres», a-t-il enchaîné.
Conflit entre l’Ukraine et la Hongrie
Kiev et Budapest étaient déjà en conflit depuis l’année précédente suite à l’adoption de la loi ukrainienne sur l’éducation, laquelle restreint l’enseignement dans les langues des minorités nationales.
Le gouvernement hongrois, qui accorde beaucoup d'attention à ses compatriotes en Transcarpatie ukrainienne, a perçu cette loi comme une atteinte à ses propres intérêts.