Une mosquée à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle? Le ministère des Armées dément

© AFP 2023 Philippe WojazerLe porte-avions français Charles de Gaulle
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Une rumeur faisant état d'une mosquée sur le porte-avions Charles-de-Gaulle s'étant propagée sur les réseaux sociaux, le ministère des Armées a mis les points sur les i: il n'y a pas de mosquée sur le bâtiment, mais une salle à disposition de tous les cultes.

Datant initialement de 2018, une rumeur vient d’être relancée sur les réseaux sociaux, au lendemain de l'attaque perpétrée le 3 octobre à la Préfecture de police de Paris qui a fait cinq morts, dont le tueur présumé. Ainsi, un internaute a affirmé que le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle disposait d’une mosquée.

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Le tweet a été partagé près de 800 fois. L’équipe de la rubrique Fake off de 20 Minutes, qui s’engage, en partenariat avec Facebook, à lutter contre les fausses informations circulant sur la Toile, a vérifié l’information auprès du ministère des Armées.

«Il n’y a pas de mosquée à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, ni même de salle de prière réservée aux musulmans», a indiqué celui-ci, ajoutant qu’il existait «une salle de culte polyvalente, partagée conjointement par les différents cultes.»

«En dehors de leurs missions»

Le sujet a également été évoqué par le ministère pour Le Monde.

«Sur les autres bâtiments, plus petits, les commandants mettent, quand cela est matériellement possible, une salle à disposition des marins qui en font la demande pour la pratique du culte», a-t-il indiqué.

Des aumôniers musulmans ont rejoint ceux d’autres confessions depuis 2005 dans l’armée. Les militaires peuvent «en dehors de leurs missions, participer aux offices religieux des cultes, pratiquer des rites tels que le jeûne ou encore célébrer des fêtes religieuses», avait déclaré le ministère dès 2017, a rappelé l’équipe de Fake off.

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Toutefois, «les impératifs de la mission et le principe de cohésion l’emportent sur l’expression religieuse qui doit être conciliée avec le fonctionnement du service de défense».

Le ministère a précisé être «particulièrement attentif à tout prosélytisme en son sein».

La source de la rumeur

La rumeur sur une mosquée à bord du Charles-de-Gaulle avait fait son apparition en mai 2018 sur Secret News.

«Cette nouvelle mosquée disposerait ainsi de trois étages, une salle de prière pour les hommes et une pour les femmes, des salles de cours coranique, un abattoir halal […] Seul inconvénient majeur de ce nouvel espace de prière: le navire devra se tourner vers La Mecque cinq fois par jour pour la prière», avait écrit le site.

Ce dernier est connu pour diffuser de nombreux canulars, mais la «nouvelle» a été largement partagée sur le Web.

La radicalisation dans le collimateur

Selon un rapport parlementaire publié en juin, 0,03% des 37.800 marins, soit 11 militaires, sont considérés comme radicalisés.

«Aucun marin ne fait l’objet d’une fiche S ni n’est inscrit au Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT)», ont indiqué les députés Éric Diard (LR) et Éric Poulliat (LREM) dans leur rapport d’information sur la radicalisation dans les services.

«Lors de l’opération contre les forces syriennes en avril 2018, les membres d’équipage n’ont eu, d’après ce qui a été indiqué aux rapporteurs en audition, aucune réticence à exécuter les ordres. Cette étanchéité vis-à-vis de la radicalisation peut s’expliquer par le fait que les périodes où les marins sont à terre sont trop courtes pour être propices au prosélytisme», note le rapport.

Dans une déclaration aux médias, Éric Diard avait fait état du niveau de radicalisation dans la police.

«Il y a 150.000 policiers, il y en a une trentaine qui sont susceptibles d’être radicalisés. Au niveau de la préfecture de police, 43.000 agents et 15 personnes sont surveillées pour radicalisation.»

Christophe Castaner a reconnu de son côté la présence «de failles, car il y a eu des morts», rappelant que le tueur était «un agent bien noté avec aucun élément sur sa radicalisation dans son dossier».

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) s'est pour sa part engagé à «œuvrer aux côtés des responsables de lieux de culte» pour «prévenir toute forme de radicalisation».

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