La laïcité divise LREM: un député prend pour cible un ministre, ce dernier réclame des sanctions

© AFP 2023 Christophe ArchambaultJean-Michel Blanquer
Jean-Michel Blanquer  - Sputnik Afrique
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La récente polémique autour du voile met en lumière des divisions au sein du parti de Macron sur la question de la laïcité. Interrogé par Le Point, le député LREM Aurélien Taché a dénoncé la position du ministre de l’Éducation nationale, qui réclame aujourd’hui des sanctions à l’encontre de l’élu.

Les divisions au sein de La République en marche (LREM) sur la question de la laïcité se font particulièrement ressentir après la récente polémique sur le port du voile. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a demandé la saisie de la commission des conflits de LREM, ce 14 octobre, pour qu’une sanction soit prononcée à l’encontre du député Aurélien Taché, rapporte Le Monde. Ce dernier avait critiqué sa position sur le voile dans une interview au Point.

Dans cet entretien, Aurélien Taché avait dénoncé les propos du ministre, qui avait notamment déclaré que le voile n’était «pas souhaitable dans notre société» à l’antenne de BFM TV.

«Je sais parfaitement que le ministre ne partage pas les opinions de Julien Odoul [élu régional du Rassemblement national, ndlr]. D'un côté, il y a un acte d'humiliation et, de l'autre, une position théorique d'un ministre dans un débat qui n'est ni celle de la majorité, ni celle d'Emmanuel Macron, ni la mienne. Ce n'est pas souhaitable que les responsables politiques s'érigent en théologiens», a-t-il indiqué au Point.
«Je regrette d’entendre Jean-Michel Blanquer dire que la loi protège le droit de ces accompagnatrices à participer aux sorties scolaires - comme l’a rappelé plusieurs fois la justice - et, dans le même temps, dire qu’elles feraient mieux d’enlever le voile», a-t-il poursuivi.

Aurélien Taché y a également dénoncé la «brutalité extrême» du comportement de l’élu du Rassemblement national Julien Odoul, qui avait demandé à une accompagnatrice scolaire de retirer son voile en plein hémicycle, le 10 octobre dernier.

Le patron du parti présidentiel Stanislas Guerini a toutefois préféré conseiller une cellule de médiation à MM.Blanquer et Taché afin qu’ils puissent s’expliquer, d’après Le Monde. «À l’issue du temps de médiation, le bureau exécutif décidera ou non de saisir la commission des conflits», a-t-il déclaré.

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