Paris veut «discuter avec Poutine» de l’offensive turque en Syrie, parlant d’«intérêts communs»

© Sputnik . Sertaç KayarSituation près de la frontière entre la Turquie et la Syrie
Situation près de la frontière entre la Turquie et la Syrie - Sputnik Afrique
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En pleine opération turque, le ministre français des Affaires étrangères a déclaré qu’il fallait «discuter» avec Vladimir Poutine de la situation en Syrie car la «Russie a des intérêts communs avec la France».

Bien que le Président turc ait affirmé face à Emmanuel Macron que l’offensive de son pays dans le nord de la Syrie vise à contribuer à la paix et à la stabilité régionale et mondiale, la diplomatie française n’est pas prête à baisser les bras sur ce dossier. Jean-Yves Le Drian s’est dit favorable à des négociations avec la partie russe, laquelle «a des intérêts communs» avec la France.

«Il faut discuter avec Vladimir Poutine parce que la Russie a des intérêts communs avec la France dans cette partie de la Syrie», a-t-il déclaré sur BFM TV et RMC, réagissant à l’invitation de Recep Tayyip Erdogan à Moscou pour négocier avec son homologue russe du dossier syrien.

«La Russie fait ce qu'elle entend faire sur le reste de la Syrie. Notre ennemi c'est Daech*. C'est Daech* qui nous a frappés au cœur et nous devons les combattre par tous les moyens», a-t-il insisté.

Selon lui, l’offensive turque ne représente pas une menace pour les camps sous contrôle kurde où sont détenus des djihadistes: «À ma connaissance, à l'heure actuelle, l'offensive turque et le positionnement des Forces démocratiques syriennes (FDS) n’ont pas abouti à ce que ces camps-là, qui sont essentiellement dans l’est du nord-est syrien, soient menacés dans [leur] sûreté et sécurité indispensables».

Visite prochaine en Irak

M.Le Drian a fait savoir qu'il allait se rendre très «prochainement» en Irak pour discuter de la création dans ce pays d'un «dispositif» international pour juger les djihadistes du groupe Daech*.

«Il (faut) faire en sorte, avec les autorités irakiennes, que l'on puisse trouver les moyens d'avoir un dispositif judiciaire susceptible de juger l'ensemble de ces combattants, y compris a priori les combattants français [...], de juger ceux qui seraient pris en charge par les forces irakiennes», a-t-il affirmé.

Une dizaine de djihadistes français détenus par les forces kurdes syriennes ont déjà été transférés fin janvier en Irak pour y être jugés.

Opération turque en cours

Recep Tayyip Erdogan a annoncé le 9 octobre le début de l’opération Source de paix dans le nord de la Syrie, menée contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie, et le groupe terroriste Daech*. Le même jour, Ras al-Aïn et d’autres villes frontalières syriennes ont été bombardées par l’aviation turque.

Ankara a ensuite annoncé le début de l’opération au sol. Le ministère turc de la Défense nationale a déclaré le 11 octobre avoir pris le contrôle de Ras al-Aïn. Selon l’agence Anadolu, l’armée turque s’est emparée le 13 octobre de la ville de Tall Abyad.

Les militaires français se sont retirés de Minbej, où ils étaient stationnés, tout comme les USA. La police militaire russe et l'armée syrienne occupent désormais la ville.

*Organisation terroriste interdite en Russie

 

 

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