La Turquie a suspendu son opération Source de paix pour 120 heures. Et après?

© REUTERS / TURKISH DEFENCE MINISTRYDes véhicules militaires turcs et américains à la frontière syro-turque lors d'une patrouille conjointe
Des véhicules militaires turcs et américains à la frontière syro-turque lors d'une patrouille conjointe   - Sputnik Afrique
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Ankara et Washington sont parvenus à un accord pour un cessez-le-feu de 120 heures dans le nord de la Syrie, au terme duquel les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) devront s’être retirés de la zone frontalière avec la Turquie. Un politologue turc a commenté cet accord au micro de Sputnik.

Selon l’accord auquel sont parvenus jeudi 17 octobre à Ankara le vice-Président américain, Mike Pence, et le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, la Turquie va suspendre son opération Source de paix dans le nord-est de la Syrie pendant cinq jours et y mettra fin après le retrait des forces kurdes du secteur durant ce délai.

C’est la Turquie qui est le premier gagnant de cet accord, alors que les États-Unis et les miliciens kurdes YPG en sont les perdants, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Oytun Orhan, chercheur du Centre turc d'études stratégiques du Proche-Orient (ORSAM).

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«Quant à la "défaite" des États-Unis, on ne doit toutefois pas oublier que, somme toute, Trump ne voulait pas gagner, mais retirer ses troupes de Syrie. Par conséquent, dans la situation présente, c’est une victoire américaine du point de vue de Trump, mais une défaite sur le plan de l’influence des États-Unis en Syrie», a détaillé le politologue.

Et de rappeler que l’accord auquel sont parvenus cette fois à Ankara Mike Pence et Recep Tayyip Erdogan n’était en fait qu’une réédition de l’accord turco-américain enregistré plusieurs mois auparavant.

«Pourtant, la position ultérieure des États-Unis qui ne cessaient de traîner avec la mise en place d’une zone de sécurité ont finalement poussé la Turquie à lancer son opération Source de paix. Dans le cadre de l’accord actuel, Washington a promis à Ankara de souscrire aux clauses concernant la zone de sécurité de l’ancien accord. […] Ainsi, il s’agit d’un grand succès remporté par la Turquie», a relevé M.Orhan.

Quoi qu’il en soit, il a souligné plusieurs questions qui restaient en suspens et une certaine incertitude quant à la mise en application dudit accord.

«Il reste à savoir à quel point cet accord est viable. Les États-Unis arriveront-ils à persuader les miliciens kurdes de se retirer du secteur? Les militaires américains qui se sont pratiquement retirés de Syrie pourront-ils récupérer les armes lourdes qu’ils avaient auparavant remises aux YPG?», a expliqué l’interlocuteur de Sputnik.

L’opération Source de Paix

Le 9 octobre, Ankara a lancé son offensive Source de paix dans le nord-est de la Syrie. Avec pour but, d’après Recep Tayyip Erdogan, de sécuriser la frontière turque au sud, protéger l’intégrité territoriale du pays voisin et assurer le retour des réfugiés syriens. Plusieurs pays -dont la France- et organisations ont sommé la Turquie de faire cesser sans délai l’opération qui fait des victimes même parmi les populations civiles.

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