L’incendie de Lubrizol a causé l’intoxication de 53 policiers

© REUTERS / BLAS GARCIA PHOTOGRAPHYL'incendie de Lubizol à Rouen
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Après l’incendie de Lubrizol, 53 policiers ont présenté des symptômes d’intoxication, a indiqué un document de la Direction départementale de la région, cité par Libération. La plupart des agents ont opéré sans protection, car il n’y avait «pas de toxicité des fumées» et «pas de risque chimique».

Un mois après l’incendie à l’usine Lubrizol de Rouen, des informations sur l’état de santé des policiers qui ont participé à l’opération nocturne visant à éteindre le feu ont été révélées par Libération. 53 de ces agents, qui ne portaient pas de protection suffisante contre les produits stockés, ont manifesté des symptômes d’intoxication dix jours après l’opération.

Les premiers agents non protégés

Selon les notes de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de Seine-Maritime, consultées par le quotidien, «les premiers effectifs étaient sur place sans être porteurs de masques», a indiqué Philippe Trenec, le chef de la DDSP, dans un document daté du 3 octobre. Afin d’établir un premier périmètre de protection, 23 agents ont été envoyés, alors que 86 fonctionnaires ont été déployés sur les lieux vers 9 heures du matin.

Quelques heures après le début de l’incendie, le risque chimique a été considéré comme souligné, dans le plan lancé par la préfecture qui n’a cependant pas appliqué le protocole NRBC (menaces nucléaire, radiologique, biologique et chimique).

Vers 6 heures du matin, les unités ont été informées qu’il n’y avait «pas de toxicité des fumées hormis quelques irritations de la gorge».

Pas de protection de type NRBC

«Aucune instruction n’était transmise» par les autorités pour «procéder à la protection des fonctionnaires à l’aide d’équipement de type NRBC», a fait savoir Philippe Trenec.

L’absence des mesures en vue de protéger les fonctionnaires a été expliquée par le fait que «les points tenus par les policiers se trouvaient uniquement sur la rive gauche de Rouen alors que le panache de fumée s’échappait verticalement et déviait sous l’effet du vent vers la rive droite», indique un second document, du 7 octobre, cité par Libération. Ainsi, les policiers «sans protection particulière» n’étaient pas «exposés directement aux fumées», précise la note.

Dans la matinée, vers 8 heures, lorsque le panache de fumée a commencé à se rapprocher des lieux, un major de la compagnie d’intervention a ordonné que des masques NRBC soient distribués aux policiers. Sa demande a été partiellement satisfaite, car il n’y avait que 25 équipements disponibles. Plus tard, des «masques papiers» ont été donnés aux agents, à la demande de Philippe Trenec, soit plus de huit heures après la première alerte.

Il a été conseillé aux policiers ne pas rester «plus de quatre heures sous le panache de fumée et de porter ce masque de papier».

Résultats des mesures de protection

Des symptômes d’intoxication ont été signalés auprès de 53 des policiers qui ont été déployés lors de l’incendie, atteste une note du directeur départemental de la sécurité publique, datée du 7 octobre.

«Les policiers n’étaient pas du tout dans la même zone que les pompiers», a insisté le directeur de cabinet du préfet Benoît Lemaire, interrogé par le quotidien.

«Cela n’a pas d’intérêt d’utiliser des combinaisons type NRBC s’il n’y a pas de risque chimique fort sur le moment», a-t-il ajouté.
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