La taille d'une personne est-elle corrélée au risque de cancer ou d'AVC?

© Sputnik . Denis Abramov / Accéder à la base multimédiaSanté
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La taille de l'homme est impactée par des mutations de huit cents séquences d'ADN. Сes dernières déterminent également d'autres particularités telles qu'une plus grande propension à développer un diabète de type 2, des maladies cardiaques et des tumeurs malignes. Est-il meilleur pour la santé d'être grand ou petit?

En 2015, des chercheurs de l'Université de Leicester (Royaume-Uni) ont analysé les dossiers de presque 200.000 volontaires pour finalement déterminer 180 gènes responsables de la taille de l'homme. Une étude plus poussée de ces séquences d'ADN a révélé que les mutations qui limitaient la croissance augmentaient également le taux de cholestérol dans le sang. De plus, certains gènes impactent l'état des vaisseaux sanguins, ce qui se traduit par un risque de maladies cardio-vasculaires.

Les auteurs de l'étude ont fait ressortir des catégories de tailles d'un intervalle de 6,4 cm et ont constaté que la différence entre une catégorie donnée et celle du dessus correspondait à une différence de probabilité d'infarctus ou d'AVC de 13,5%, et qu'un individu mesurant 150 cm avait 64% de plus de chances de tomber malade qu'un individu de 180 cm.

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Quatre ans plus tard, des chercheurs de l'Université Queen Mary de Londres ont confirmé ces informations. Selon leurs résultats, tous les 6,5 cm supplémentaires réduisent le risque de maladie coronarienne de 16%. En s'alignant sur d'autres facteurs liés à cette maladie, les scientifiques ont établi que les individus de petite taille connaissaient plus souvent des problèmes de cœur à cause du tabac ou d'un dysfonctionnement des poumons. L'excès de poids, la tension sanguine élevée et un taux de cholestérol élevé dans l'organisme jouent généralement un bien moindre rôle.

Les longues jambes, un gage de bonne santé

Les individus de petite taille souffrent plus souvent du diabète de type 2, ont découvert des chercheurs de l'Institut allemand de nutrition humaine de Potsdam-Rehbruecke. Tous les dix centimètres supplémentaires par rapport à la taille de base (169,7 cm chez les hommes et 157,8 cm chez les femmes) réduisent le risque de cette maladie de 41% chez les hommes et de 33% chez les femmes. Tel est le résultat d'une analyse des dossiers médicaux et des échantillons sanguins de 2.500 personnes, dont 820 diagnostiquées avec un diabète de type 2. Les chercheurs ont adapté les résultats en fonction de l'âge, de l'activité physique, de la consommation de tabac et d'alcool.

La probabilité de contracter le diabète changeait en fonction du poids des sujets. Chez les individus sveltes, tous les dix centimètres de taille réduisaient le risque de maladie de 86% chez les hommes et de 67% chez les femmes. Chez les personnes obèses cet indice était respectivement de 36 et de 30%. De plus, les personnes ayant de longues jambes possèdent un certain avantage.

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D'après les auteurs de l'étude, ce n'est pas la petite taille qui entraîne le diabète, mais le taux de graisse élevé dans le foie et d'autres facteurs cardiométaboliques caractéristiques des individus de petite taille.

Le cancer préfère-t-il les grands?

Les personnes de grande taille ont également leurs problèmes: ils contractent plus souvent des tumeurs malignes, indiquent plusieurs études scientifiques. Des chercheurs de l'université Yeshiva de New York ont découvert que la grande taille était corrélée avec le cancer de la poitrine, colorectal, de l'ovaire, de la thyroïde et le mélanome chez les femmes âgées entre 50 et 79 ans. Selon leurs calculs, tous les dix centimètres de taille augmentent le risque de tumeurs malignes d'environ 13%. Sachant que l'alignement sur d'autres facteurs connus de maladies cancéreuses ne changeait pas ce résultat.

Des chercheurs de l'université d'Oxford (Royaume-Uni) ont analysé les dossiers de plus d'un million de femmes et ont confirmé que tous les dix centimètres supplémentaires augmentaient le risque d'apparition de dix types de cancer de 16%. Dans le groupe de volontaires mesurant plus de 175 cm (le plus grand de l'étude) la probabilité d'une tumeur maligne était en moyenne supérieure de 37% par rapport au groupe de petite taille (inférieure à 152 cm).

De chercheurs de l'institut Karolinska (Suède) ont démontré ce lien sur les représentants des deux sexes. Ils ont analysé les dossiers médicaux de presque cinq millions de personnes des 50 dernières années et ont découvert que tous les dix centimètres supplémentaires augmentaient le risque de maladies cancéreuses de 18% chez les femmes et de 11% chez les hommes. Il s'agit avant tout du cancer du sein et de la peau.

Selon Leonard Nunney, professeur de l'université de Californie à Riverside (États-Unis), les individus de grande taille souffrent plus souvent de maladies cancéreuses simplement parce que leur organisme possède un plus grand nombre de cellules, ce qui implique plus de divisions cellulaires et augmente donc la probabilité d'une mutation susceptible d'entraîner un cancer. Selon les calculs du chercheur, tous les dix centimètres supplémentaires augmentent le risque de tumeur maligne de 11%.

Cependant, en dépit d'une probabilité élevée de contracter le cancer, ce sont les grandes personnes qui vivent plus longtemps, affirment des chercheurs néerlandais. Du moins, c'est le cas pour les femmes. En examinant les questionnaires remplis par des femmes âgées en 1986, les chercheurs ont vérifié combien étaient encore en vie. Il s'avère que presque un tiers d'entre elles avaient atteint l'âge de 90 ans. Principalement des femmes de plus de 175 cm avec des indices de masse corporelle moyens. Toutes menaient un mode de vie actif et pratiquaient des exercices physiques tous les jours.

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