Il est fréquent de trouver une faction minoritaire prise entre deux nations en guerre. Certains prétendent qu’ils sont exploités et utilisés. D’autres disent qu’en réalité, ce sont eux qui utilisent les grandes puissances à leur profit. Le dernier exemple en date est celui de la minorité kurde en Syrie.
La protection des Kurdes est utilisée depuis longtemps par les États-Unis et ses alliés pour justifier l’intervention en Syrie et en Irak et le maintien de leur présence militaire au Moyen-Orient. Mais le masque vient de tomber. Après avoir annoncé le retrait de l’armée américaine du territoire occupé par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, Donald Trump a fait volte-face et a annoncé qu’une poignée de soldats américains resterait dans la région, non pas pour protéger les Kurdes, mais pour veiller sur le pétrole. Comme par hasard, ces factions minoritaires alliées à de grandes puissances se trouvent souvent dans des zones riches en ressources naturelles.
Dans d’autres cas, ces minorités servent à s’implanter militairement dans une région. Tel était le cas de l’Empire britannique et de la création du Pakistan, au milieu du siècle dernier, la seule nation à avoir été créée au nom de l’islam.
Quels autres exemples de cette pratique de «pouvoir par procuration» trouve-t-on aujourd’hui? Et comment cela s’est-il passé pour les États-nations qui ont employé cette méthode? Tigrane Yégavian est journaliste et a récemment publié «Minorités d’Orient: Les oubliés de l’histoire», aux Éditions du Rocher. Il se penche avec Rachel Marsden sur la question des minorités et de leur instrumentalisation.