Cette affiche de «342 m2», selon RSF, est apposée sur un immeuble en angle donnant sur le boulevard Haussmann, en plein coeur du quartier des grands magasins à Paris. Elle «fait partie d'une vaste campagne de publicité mondiale destinée à promouvoir le pays comme destination touristique», a rappelé RSF, et a reçu une autorisation administrative (sous la forme d'un arrêté préfectoral) le 1er octobre.
«Un an presque jour pour jour après l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué et démembré dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul par des agents de Riyad, RSF estime que cette publicité affiche le cynisme de l'Arabie saoudite, le peu de cas qu'elle fait des réactions internationales et son mépris des libertés fondamentales», indique l'association de défense de la liberté de la presse.
L'ONG se dit particulièrement indignée par le calendrier de cet affichage, qui a été lancé début octobre, coïncidant avec la date anniversaire du meurtre du journaliste, le 2 octobre.
RSF a déposé plainte en référé devant le juge administratif de Paris pour demander l’annulation de l’autorisation d’affichage d’une publicité pour l’Arabie saoudite. Un an après l’assassinat de Jamal #Khashoggi, cette publicité est une provocation. https://t.co/TJybybDjrv pic.twitter.com/2gxHUPaUU2
— Christophe Deloire (@cdeloire) October 29, 2019
«Afin d'obtenir le retrait de cette publicité», Reporters sans Frontières a précisé avoir déposé une plainte en référé (une procédure d'urgence) devant un juge administratif, pour demander «que l'arrêté préfectoral autorisant son affichage soit annulé».
Et ce au motif qu'elle constitue «une inacceptable atteinte à la dignité humaine, et par conséquent un grave trouble à l'ordre public».
Dans ce cadre, l'ONG avait notamment disposé des mannequins démembrés devant le consulat d'Arabie saoudite en France, début octobre.
L'affichage de cette publicité pour le tourisme dans le Royaume saoudien avait déjà suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux.