À Honfleur, le Festival du cinéma russe dévoile sa programmation 2019

© Photo Festival du cinéma russe à HonfleurL'affiche du Festival du cinéma russe à Honfleur, 2019
L'affiche du Festival du cinéma russe à Honfleur, 2019 - Sputnik Afrique
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Le 27e Festival du cinéma russe à Honfleur révèle sa programmation des meilleurs nouveaux films russes, peu ou pas connus du grand public français. La directrice artistique du festival est l’invitée de Sputnik.
«Le Festival du cinéma russe de Honfleur est presque devenu victime de son succès», fait mine de se désoler Elena Duffort, représentante du comité d’organisation de l’événement.

De fait, en trois décennies d’existence, le festival* s’est agrandi et il se trouve un peu à l’étroit dans la belle cité normande… qui ne compte que deux salles obscures. Cette année, les organisateurs ont choisi la famille comme thème. Mais, comme le disait Léon Tolstoï, «Toutes les familles heureuses le sont de la même manière, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon». Ainsi, le festival s’ouvre-t-il avec un film au titre-choc au regard du thème choisi: «Divorçons!», d’Anna Parmas. Osé, mais «reflétant la société et la famille d’aujourd’hui», d’après l’organisatrice.

L’affiche du festival –mettant en scène une famille d’«ours russes» d’apparences décalée et humoristique– est aussi un choix osé des organisateurs «pour contrecarrer les balalaïkas et les images loufoques de la Russie».

«Nous sommes des éclaireurs, parce que nous présentons des films qui ne sont pas encore distribués en France, raconte à Sputnik Elena Duffort. L’idée de notre sélection est de montrer le cinéma russe dans sa richesse.»

Pour la programmatrice, c’est dans la famille que se reflète le mieux la société actuelle, d’où le choix du thème. D’autant plus qu’un cinéaste –de par l’étendue dans le temps de sa production– est également plongé dans la vie réelle, en perpétuelle évolution et que «le réalisateur doit être visionnaire, sinon le film est en retard.»

«Nous vivons dans le monde des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, qui véhiculent une certaine image à laquelle on est censé de s’identifier, détaille Elena Duffort. La réalité est différente. Et c’est de ça que l’on aimerait parler à travers notre festival».

Le festival de Honfleur réserve également une place d’honneur aux documentaires, en partenariat avec le studio «Cinedoc», présenté par Anastasia Lobanova et Fedor Bakulin. «Les gens qui viennent à Honfleur ont envie de connaître la Russie, assure Elena Duffort, le documentaire pour eux est une fenêtre qui donne sur le pays, il est plus proche de la vie réelle», quelle qu’elle soit.

«Je pense que tout cinéma doit être engagé, certifie Elena Duffort. Raconter de belles histoires dans un monde merveilleux n’est pas intéressant, ça équivaut à endormir.»

Le Festival de Honfleur est par ailleurs un lieu de rencontres et «des liens forts s’y tissent». Cette année, on retrouve dans le film «Éléphant», réalisé par Alekseï Krasovski, Frédéric Beigbeder, qui a présidé du jury du festival trois ans auparavant. Et le festival a également créé, au fil des ans, un lien «fort» avec un public fidèle, qui revient, attiré par un regard cinématographique honnête sur la Russie et un choix de films de qualité. D’une année sur l’autre, en gagnant en renom, le festival a obtenu le soutien de différentes institutions et a ainsi facilité son montage financier et sa promotion.

«En France, il y a le cinéma américain, le cinéma français et “tous les autres”, dont fait partie le cinéma russe. Cela demande un effort supplémentaire pour se faire remarquer. La promotion du cinéma sans financement n’existe pas, assure Elena Duffort. Je suis très contente que le ministère russe de la Culture, la région Normandie, l’Ambassade de Russie s’investissent désormais dans la promotion de notre festival.»

Le programme du Festival de Cinéma russe à Honfleur, du 19 au 24 novembre 2019, présente en film d’ouverture «Divorçons!», d’Anna Parmas. En compétition: «Un Dimanche», de Svetlana Proskurina, «Le Kérosène», de Yousoup Razykov, «Un simple crayon», de Natalia Nazarova, «Texto», de Klim Shipenko, «Éléphant», de Aleksei Krasovski, «Il était une fois dans l’Est» par Larissa Sadilova, «Le Loup imaginaire», de Valeria Gai Guermanika et «Dans le port du Cap», d’Alexandre Veledinski. Deux panoramas, «Un regard sur le passé» et «Un regard sur la famille» présentent une dizaine de films hors compétition. Et une rétrospective de grands classiques sur le thème du festival 2019 présentera des fictions de Karen Chakhnazarov, Andrey Tarkovski, Andrey Konchalovski et Nikita Mikhalkov.

*Le Festival est organisé par l’Association des Amis du Festival (Honfleur) avec le soutien du ministère de la Culture russe, de la ville d’Honfleur, de la DRAC, de la région Basse-Normandie et du Département du Calvados. Créé en 1995, c’est le plus ancien et le plus important des festivals de cinéma russe en France.

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