Bachar el-Assad évoque la «pression» des USA pour empêcher un accord entre Damas et les Kurdes

© Sputnik . Mikhaïl Voskressenski / Accéder à la base multimédiaBachar el-Assad
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L’opération militaire turque dans le nord-est de la Syrie a fait progresser les négociations entre Damas et les Kurdes, malgré le fait que les États-Unis s’efforcent d’y faire obstacle, selon Bachar el-Assad.

Washington tente d’empêcher l’avancée des négociations entre le gouvernement syrien et les Kurdes sur fond de l’opération turque Source de paix dans le nord-est de la Syrie, estime Bachar el-Assad.

«La plupart des Kurdes sont des patriotes»

«J'affirme que la plupart des Kurdes sont des patriotes qui soutiennent leur pays et le peuple syrien comme tout autre groupe. Mais certains de ces groupes, qu'ils soient Kurdes, arabes ou peut-être autres, agissent conformément aux instructions des Américains, mais le dialogue avec eux ne s'arrête pas. À présent, et après que l'armée syrienne est revenue, nous établissons un dialogue pour les convaincre que la stabilité sera instaurée quand nous respecterons tous la Constitution syrienne, car cette Constitution exprime la volonté du peuple. Il y aura la stabilité quand l'armée syrienne reprendra le contrôle, et que les institutions de l'État syrien seront aussi de retour, ces institutions qui agissent dans le cadre de la Constitution et expriment la volonté du peuple», a indiqué le Président syrien dans une interview accordée à Sputnik et à la chaîne de télévision Rossiya 24.


Pression des États-Unis sur des groupes armés

Selon lui, il y a des obstacles qui empêchent les progrès dans cette direction, notamment la pression exercée par les États-Unis sur des groupes armés en Syrie.

«Il y a eu récemment des progrès dans cette direction après l'invasion turque. La Russie y joue un rôle important, un rôle fondé sur les mêmes principes que je viens de mentionner. Parfois nous progressons, et parfois nous faisons un pas en arrière pour diverses raisons, parmi lesquelles la pression des États-Unis sur les groupes armés en Syrie, pour qu'ils adoptent une attitude négative vis-à-vis du gouvernement syrien», a-t-il détaillé.

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Le Président a ajouté que Damas était maintenant plus optimiste à cet égard, parce qu’après neuf ans de guerre la plupart des gens avaient pris conscience de l’importance de s’unir avec le gouvernement en dépit des différends politiques.

«Si vous n'êtes pas d'accord avec le gouvernement ou le parti au pouvoir, c'est une autre question. Mais partout dans le monde, c'est l'État qui prend soin de tous, et je pense que nous allons dans cette direction», a ajouté M.el-Assad.

Il estime par ailleurs qu’il n’y a pas de problème insoluble avec les Kurdes en Syrie.

«Il y a des problèmes seulement avec une partie des Kurdes, je souligne une fois de plus que la plupart des Kurdes vivent en Syrie depuis des décennies sans problème. Il y a des groupes radicaux au sens politique, ce sont eux qui avancent les idées sécessionnistes. Certaines des idées sont liées à la fédéralisation et à l’autonomie kurde. Comme je viens de le dire, cette région est arabe. Et si quelqu'un a le droit de parler de fédéralisation eh! bien ce sont les arabes, parce qu'ils y sont majoritaires. Ce serait évident dans ce cas-là», a-t-il précisé.

Une région à 70% arabe

Il a également apporté des éclaircissements sur certaines notions liées aux Kurdes, affirmant que ce terme était mal employé. Selon lui, il est utilisé par les Occidentaux pour donner l'impression que les forces sur le terrain sont kurdes et que cette région est une zone kurde.

«Tout d'abord, je tiens à préciser que cette région située dans le nord et le nord-est de la Syrie est une région en majorité arabe. Plus de 70% de la population y est arabe, et non le contraire. Et même les groupes qui y combattent sont composés de Kurdes et d'autres nationalités.  Mais les Américains ont soutenu les unités kurdes et leur ont donné le commandement pour donner l'impression que ces zones sont kurdes, et afin de créer un conflit entre les Kurdes et les autres groupes en Syrie», a fait savoir M.el-Assad.

Il a souligné que même les déclarations de certains groupes étaient rédigées par les Américains.

L'offensive turque en Syrie

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L’opération Source de paix a été lancée par Ankara le 9 octobre contre les détachements kurdes présents dans le nord-est de la Syrie. Le 17 octobre, les États-Unis et la Turquie sont parvenus à un accord sur un cessez-le-feu de 120 heures et sur le retrait des unités kurdes d'une zone tampon de 30 kilomètres de large à la frontière entre la Turquie et la Syrie, espace qu’Ankara entend contrôler en toute indépendance.

L’agence syrienne Sana a qualifié cette opération d’agression.

Le 22 octobre à Sotchi, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont adopté un mémorandum sur les patrouilles conjointes dans le nord syrien.

Aux termes de l'accord avec Moscou, les forces kurdes ont abandonné leurs positions à la frontière et des patrouilles menées par l'armée turque et l'armée russe ont été mises en place. La première a eu lieu le 1er novembre.

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