Trois salariés de Ricard accusent l’entreprise de les avoir poussés à trop boire

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Deux anciens commerciaux de Ricard, ainsi qu’une toujours en poste, ont dénoncé la «pression permanente» de leur employeur pour les faire boire au travail, selon Le Parisien. L’entreprise a démenti ces accusations.

Trois salariés du groupe Pernod-Ricard, dont deux anciens commerciaux et une femme toujours en poste, ont dénoncé une «pression permanente» de la part de leur employeur pour qu’ils boivent au travail, ainsi qu’une culture de l’entreprise basée sur la consommation d’alcool, qui les a rendus dépendants et malades, rapporte Le Parisien. Ces allégations ont été réfutées par l’entreprise.

«T'es payée pour faire la fête»

L’employée de Ricard compte saisir les prud’hommes contre son employeur. En travaillant pour eux, elle a peu à peu sombré dans l’alcoolisme, indique Le Parisien. Rapidement, sa capacité à résister aux effets de l’alcool avait été mise à l’épreuve.

Elle a raconté au quotidien français les apéros, tous les jours, les rencontres avec les clients, les beuveries organisées par l’entreprise. «On me disait: de quoi tu te plains? T'es payée pour faire la fête», a-t-elle témoigné. Actuellement en arrêt maladie pour burn-out, la commerciale a affirmé avoir «des hallucinations» et entendre «des voix». «Les médecins m'ont dit que l'alcool m'avait grillé les neurones» a-t-elle confié au Parisien.

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«T'aimes pas les produits que tu vends?»

Deux anciens commerciaux ont évoqué des fêtes et ferias où ils devaient se rendre pour vendre leurs produits. L’un d’eux se rappelle avoir protesté auprès de sa hiérarchie: «Non, je ne peux pas, c'est trop, trop d'alcool !». «Si, tu le feras, t'es payé pour ça», lui avait répondu son directeur. Parfois pendant 20 heures par jour, particulièrement en été, à boire du pastis, combiné à des boissons énergétiques pour tenir le coup, l’employé a fini par partir, écœuré.

L’autre commercial, surnommé Monsieur Ricard, est également parti, lui aussi devait se rendre à de nombreuses fêtes, incité à boire par son chef, qui en cas de refus lui demandait: «T'aimes pas les produits que tu vends?». Selon lui, «les commerciaux choisis étaient les plus résistants à l'alcool. On buvait plus de 40 Ricard par jour». Un rythme qui a engendré une addiction à l’alcool.

La réponse de Pernod-Ricard

Le deuxième groupe de spiritueux au monde a réfuté ces accusations, et assure qu’il n’y a pas de «culture de l’alcool», et qu’il n’y a pas d’incitation à consommer de l’alcool. Selon la direction, les commerciaux ont le choix «de ne pas consommer, ou modérément», a rapporté Le Parisien.

Si des faits d’incitation à la consommation de spiritueux étaient avérés, Pernod-Ricard se trouverait alors dans l’illégalité, a souligné BFM TV. Certes, la loi autorise la consommation d’alcool sur le lieu de travail, mais seulement le vin, la bière, le cidre et le poiré, et ce uniquement au restaurant d’entreprise ou lors d’occasions particulières (pot de départ, fête de fin d’année, etc.).

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