Le mur de Trump à la frontière USA-Mexique, entre fantasmes et réalité

© REUTERS / Jose Luis GonzalezAn activist paints the U.S.-Mexico border wall between Ciudad Juarez and New Mexico as a symbol of protest against U.S. President Donald Trump's new immigration reform in Ciudad Juarez, Mexico February 26, 2017.
An activist paints the U.S.-Mexico border wall between Ciudad Juarez and New Mexico as a symbol of protest against U.S. President Donald Trump's new immigration reform in Ciudad Juarez, Mexico February 26, 2017. - Sputnik Afrique
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La construction d’un mur sur la frontière avec le Mexique était l’une des promesses électorales de Donald Trump. Est-elle tenue? Gérald Olivier, chercheur associé à l’Institut de Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) et rédacteur en chef du blog «France-Amérique», fait l’état des lieux avec Rachel Marsden.

Bilan: Zéro kilomètre. Selon ses responsables, la construction du mur à la frontière entre le Mexique et les États-Unis est au point mort.

Alors que le projet était l’une des promesses phares de Donald Trump, depuis le début de son mandat, seuls 125 kilomètres de barrières frontalières obsolètes ont été remplacés par des lattes d’acier, mais les passeurs sont capables de les franchir avec des scies à 100 dollars. Et le rythme de renvois de clandestins sous Trump est bien inférieur à celui sous Barack Obama: 800.000 contre 1,18 million. Pourquoi la rhétorique de Trump sur l’immigration ne semble-t-elle pas correspondre à la réalité?

Gérald Olivier, chercheur associé à l’Institut de Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), estime que le projet n’a jamais été réaliste:

«Personne de sérieux de s’attendait à ce qu’une telle construction puisse être faite. Pour moi, le mur c’était d’une part un slogan, c’était un cri de ralliement, c’était un moyen de mobiliser la base, et c’était aussi surtout dire aux électeurs Républicains et aux autres qu’il y a un problème d’immigration aux États-Unis et que Trump s’en occupera.»

Pour Gérald Olivier, la politique d’immigration américaine aboutit à un paradoxe: elle conduit à créer «un appel d’air pour l’immigration clandestine vers les États-Unis», et Trump n’est pas la bonne personne pour le résoudre:

«Donald Trump n’aime pas les questions complexes et il n’aime pas les réponses complexes. Il aime bien avoir des réponses simples à des problèmes qui sont parfois très complexes. Et un mur, c’est une réponse très simple à une question qui est très complexe.

Projet de construction d’un mur à la frontière entre le Mexique et les États-Unis - Sputnik Afrique
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La réalité, c’est que l’immigration clandestine participe de l’économie américaine, puisqu’il y a un certain nombre d’industrie et de secteurs, le secteur agricole notamment, qui ont besoin d’une main-d’œuvre bon marché très nombreuse, très disponible, surtout pas syndiquée, et très mal représentée.»

Trump est également sous le feu des critiques à propos de camps de détention de migrants à la frontière, mais l’auteur du blog «France-Amérique» explique que la presse ignore volontairement le fait qu’ils existaient déjà lors du mandat de Barack Obama:

«Les médias ne sont pas avec Trump et les médias vont montrer ce qu’il n’était pas acceptable de montrer sous Obama, mais qui existait déjà.»
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