Quel bilan pour la balance commerciale de l’Algérie en 2019 en période d’instabilité politique?

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Durant les neuf premiers mois de l’année 2019, le déficit commercial de l’Algérie s’est creusé par rapport à l’année précédente, augmentant de 65,2%. Ce déficit a eu un impact sur le budget de l’État, et pourrait encore s’accroître. La France et la Chine restent les premiers partenaires commerciaux du pays

Dans une déclaration à l’Algérie Presse Service (APS), la Direction générale des douanes (DGD) algériennes a publié son bilan du commerce extérieur du pays pour les neuf premiers mois de l’année. Il en ressort que la France est le premier client de l’Algérie et son deuxième fournisseur après la Chine. Par ailleurs, les chiffres de la DGD attestent d’un accroissement de 65,2% du déficit commercial par rapport à la même période en 2018.

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Ainsi, la DGD indique dans son bilan que les cinq premiers pays clients de l’Algérie ont représenté plus de 52% des exportations du pays.

En effet, la France «maintient sa place de principal client du pays avec un volume de 3,81 milliards de dollars (soit 14% du montant global des exportations algériennes), en hausse de 8,42%, suivie de l'Italie avec 3,64 milliards de dollars (13,38%), l'Espagne avec 3,02 milliards de dollars (11,09%), les États-Unis avec 1,96 milliard de dollars (7,23%) et la Grande Bretagne avec 1,73 milliard de dollars (6,36%)».

Les principaux fournisseurs

Pour ce qui est des fournisseurs, de la même manière, les cinq premiers pays ont représenté plus de 50% des importations de l’Algérie.

Il s’agit de «la Chine qui maintient toujours sa première place avec 6,098 milliards de dollars (18,81% des importations globales algériennes), en hausse de 9,26%, suivie de la France avec 3,25 milliards de dollars (10,03%), de l'Italie avec 2,45 milliards de dollars (7,58%), de l'Espagne avec 2,33 milliards de dollars (7,2%) et de l'Allemagne avec 2,22 milliards de dollars (6,84%)», indique la même source.

Les grands équilibres de la balance commerciale

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Le bilan provisoire de la Direction générale des douanes fait état d’un déficit de 5,22 milliards de dollars de la balance commerciale de l'Algérie, contre 3,16 milliards de dollars à la même période en 2018, soit un accroissement de 65,2%.

Les exportations du pays ont atteint près de 27,21 milliards de dollars, contre 31,07 milliards de dollars à la même période de l'année 2018, soit une baisse de 12,43%.

Les importations ont, quant à elles, atteint près de 32,43 milliards de dollars, contre 34,23 milliards de dollars, enregistrant ainsi une baisse de moins de 5,27%.

De janvier à septembre 2019, les hydrocarbures ont représenté l'essentiel des exportations algériennes, soit 92,91% du volume global des exportations. Ainsi, elles s'établissant à 25,28 milliards de dollars, contre près de 28,89 milliards de dollars, à la même période en 2018, soit une baisse de 12,52%.

Conséquences sur le budget de l’État

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Le ministre des Finances Mohamed Loukal a affirmé jeudi 7 novembre devant les députés, lors d’une séance de questions-réponses relatives au projet de loi de finances 2020, que le déficit du budget de l’État était de 1.533 milliards de dinars (11,7 milliards d’euros, soit 7% du PIB), alors que celui du Trésor s’élevait à 2.435 milliards de dinars (18,4 milliards d’euros, soit 11,4% du PIB).

M.Loukal a expliqué la différence de près de 900 milliards de dinars (6,8 milliards d’euros) entre ces deux déficits par la couverture, par le Trésor, du déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR) qu’il estime désormais à 700 milliards de dinars (5,3 milliards d’euros) par an.

«Avec l’absence de réserves à court terme et la non-application de réformes à moyen et long termes, il pourrait atteindre les 800 milliards de dinars [6 milliards d’euros, ndlr] en 2021 et se creusera avec une moyenne annuelle de 2,5%, voire 3% tout au long de la prochaine décennie», a affirmé le ministre, précisant qu’«il n’était plus possible de compter sur le concours du budget de l’État pour couvrir ce déficit de manière entière et permanente».

In fine, l’Algérie connaîtra en 2020 un déficit global comparable à celui de l’année en cours, explique le ministre, rappelant que la planche à billets a pour l’instant servi au traitement de la dette de la CNR à hauteur de 500 milliards de dinars (3,8 milliards d’euros). Le responsable a laissé entendre que l’État pourrait recourir «le cas échéant» à la planche à billets durant l’année 2020.

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