Comment sont contrôlés les terroristes condamnés en France?

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Le récent attentat au couteau de Londres, perpétré par un homme sous liberté conditionnelle, relance le débat sur le suivi des individus radicalisés ou condamnés pour terrorisme. BFM TV a expliqué comment se déroule ce suivi en France.

L’attaque au couteau qui a fait deux morts à Londres le 29 novembre a relancé la polémique sur la surveillance des personnes fichées pour radicalisation par les services de renseignement.

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Un surveillant radicalisé gardait les cellules du TGI de Paris
Car l’auteur de l'attentat bénéficiait de la libération conditionnelle. Il avait été condamné en 2012 à seize ans de prison, dont huit ferme, pour avoir tramé un attentat déjoué contre la bourse de Londres. Mais au bout de six ans de prison, il avait obtenu une libération conditionnelle et portait un bracelet électronique.

«Il y avait une contrainte pénale qui lui était appliquée avec le bracelet électronique. Mais on voit bien que le bracelet électronique n'est pas une garantie absolue contre une récidive», annonce Guillaume Farde, consultant sécurité de BFM TV.

Partout le même problème

Le Premier ministre britannique s'est rendu sur les lieux de l'attentat le 30 novembre et s'est engagé à revoir le système des libérations anticipées. «Il ne fait aucun sens pour notre société de libérer de manière anticipée des personnes qui ont été condamnées pour des infractions terroristes», a-t-il déclaré, cité par BFM TV.

Les Français sont eux aussi inquiets concernant le suivi des personnes condamnées pour terrorisme. Il suffit de se rappeler le meurtre, en 2016, du père Jacques Hamel dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray. L’un des deux assaillants portait également un bracelet électronique.

Plus de 500 personnes sont actuellement détenues pour des faits de terrorisme islamiste en France. D'autres, condamnées pour des faits de droit commun, sont soupçonnées de radicalisation, souligne le média.

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Ils voulaient faire sauter la tour Eiffel: un couple d’ados français radicalisés repéré à temps
«L'évaluation de la radicalisation» permet de constater, au bout de quatre mois, que les détenus ne sont pas à considérer comme dangereux, ou bien qu’ils sont prosélytes mais ouverts à une prise en charge, et sont placés dans un «quartier de prise en charge de la radicalisation», alors que les prosélytes sont placés à l'isolement, poursuit le média.

Dans ces quartiers de «prise en charge de la radicalisation», des historiens ou encore des psychologues leur parlent toutes les semaines de l'islam, de la communication non-violente et essaient de différentes façons de les sortir de la radicalisation, explique un expert de BFM TV.

Une pratique de plus en plus rare

Une fois sortis de prison, les anciens détenus toujours suspects sont surveillés par la voie du renseignement ou, en cas de remise de peine, par la voie judiciaire avec, par exemple, un bracelet électronique. Cependant, la détection de la radicalisation est très compliquée, selon Anne Giudicelli, spécialiste des menaces terroristes et responsable du cabinet Terrorisc.

En France, la remise de peine est de moins en moins envisagée si un individu a été jugé pour des faits de terrorisme. Actuellement, 109 personnes sorties de prison en 2019 font l'objet d'un suivi par la DGSI, ajoute BFM TV.

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