La gauche et la droite britannique se radicalisent à l’approche du scrutin du 12 décembre

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Brexit, coup bas et radicalisation des partis... voilà comment s’annonce le scrutin du 12 décembre en Grande-Bretagne, qui verra le Conservateur Boris Johnson ou le Travailliste Jeremy Corbyn devenir Premier ministre. John Laughland, spécialiste des affaires internationales, décrypte les enjeux de cette élection pour le Désordre mondial.

Le 12 décembre prochain, Le Royaume-Uni connaîtra son nouveau gouvernement: le parti qui remportera le plus de sièges désignera le Premier ministre. Les électeurs britanniques devront départager le Conservateur Boris Johnson du Travailliste Jeremy Corbyn.

L’ancien Premier ministre Tony Blair a qualifié l’élection de «la plus étrange de sa vie» et a déclaré que la politique britannique était un bordel «totalement dysfonctionnel». John Laughland, titulaire d’un doctorat de l’Université d’Oxford, historien et spécialiste des relations internationales, explique ce dysfonctionnement:

«C’est le fait que le centre ne tient plus. Blair avait basé son pouvoir sur le centrisme... mais ce centre a disparu.»

D’après Laughland, la politique britannique se polarise de plus en plus:

«Les Conservateurs, pour schématiser, vont plus à droite. Et bien sûr et surtout, les Travaillistes maintenant depuis plusieurs années ont été conquis par l’aile extrême gauche du Parti. Et aujourd’hui, le leader du Parti Travailliste est un marxiste.»

L’expert en relations internationales estime que le Brexit figure en bonne place dans cette campagne électorale, «puisque ça fait trois ans qu’on en discute et qu’on tourne autour du pot». Mais Laughland explique que Johnson et Corbyn tiennent des positions très différentes à ce propos et que Johnson favorise le Brexit tandis que la position de Corbyn est plus floue:

«Jeremy Corbyn a fait preuve, à mon sens, d’un cynisme absolument épouvantable sur plusieurs années maintenant sur la question du Brexit.»

La campagne ne se déroule pas non plus sans coups bas. Corbyn vient de diffuser des documents qui, d’après lui, montrent que Johnson serait prêt à mettre le système de soins de santé national sur la table dans les négociations commerciales avec les États-Unis, ce que Laughland qualifie de «projet de peur».

Avec les torys en tête dans les sondages, Laughland évoque les défis auxquels Johnson ferait face en cas de victoire:

«La difficulté principale pour lui, le défi majeur, va être l’accord de libre-échange, ou l’accord commercial avec l’Union européenne qui va remplacer l’adhésion du Royaume-Uni à l’Union européenne.»
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