La sœur d’Adama Traoré sera mise en examen pour diffamation contre des gendarmes

© AFP 2023 Bertrand GuayMarche pour Adama Traoré à Paris
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Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, va être mise en examen pour des propos jugés diffamatoires tenus à l’encontre de trois gendarmes qu’elle accuse d’avoir tué son frère en 2016. Le collectif «La vérité pour Adama» a évoqué «une incroyable inversion des rôles».

Après avoir réclamé la mise en examen de trois gendarmes, qu’elle a nommés dans une publication Facebook, Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, sera elle-même mise en examen. Le juge a estimé que ses propos constituaient une «diffamation publique envers une personne dépositaire de l’autorité publique», rapporte franceinfo.

Deux des trois gendarmes avaient porté plainte en février, après deux posts Facebook sur lesquels la jeune femme avait écrit «les gendarmes t’on tué mais ils ne tueront pas ton nom Adama» et «Pas de justice pas de paix, mise en examen des gendarmes», nommant ensuite les trois agents.

«Ces plaintes sont grotesques et n'ont aucune chance d'aboutir», a indiqué à franceinfo l’avocat de la famille Traoré, Me Yassine Bouzrou.

Il précise que la mise en examen est la suite logique de la procédure et ne signifie pas que le juge est en possession d’éléments contre sa cliente.

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«Une incroyable inversion des rôles»

Pour le comité de soutien «La vérité pour Adama», il s’agit d’une «incroyable inversion des rôles».

«C’est la sœur de la victime qu’on met en examen. Nous assistons à une première en France, ce sont les bourreaux qui se placent en victime», écrit-il sur Twitter.

L’affaire Adama Traoré

Le 19 juillet 2016, la mort d’Adama Traoré, 24 ans, «par asphyxie» avait été constatée deux heures après une interpellation musclée des gendarmes dans le Val-d’Oise. Celui-ci souffrait déjà d’une fragilité cardiaque et avait fait un malaise lors de son transfert vers la gendarmerie de Persan. Sous l’impulsion de la famille Traoré, plusieurs rapports d’expertises avaient été menés, tous ont exclu la responsabilité des gendarmes.

Le dernier en date (octobre 2018) concluait qu’une réaction en chaîne avait provoqué la privation d’oxygène de différents organes, à la suite d’un intense effort physique. L’expertise a affirmé que «la compression thoracique» ressentie lorsque les gendarmes ont maintenu Adama au sol n’était pas un élément déterminant dans son décès.

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