Carlos Ghosn reconnaît avoir violé la loi en quittant le Japon

© AP Photo / Thibault CamusCarlos Ghosn
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L’ancien patron du consortium Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a reconnu avoir violé la loi en quittant secrètement le Japon, où il devait être jugé, pour se réfugier au Liban, relate le journal Asahi Shimbun.

Fuir le Japon était illégal, mais c’était le seul moyen d’éviter un procès inéquitable, a affirmé Carlos Ghosn, ancien patron du consortium Renault-Nissan, dans une interview publiée samedi 11 janvier par le journal nippon Asahi Shimbun.

«Si quelqu’un avait pu me garantir un procès équitable, j’aurais aimé être jugé au Japon. J’ai compris que je n’avais plus aucun espoir. Quitter le pays était illégal. J’ai de bons avocats au Japon […]. Quand j’ai demandé à mes avocats japonais si je pouvais compter sur un procès équitable au Japon, ils m’ont répondu par un silence. Les avocats ont dit qu’ils prendraient des mesures pour que je puisse compter sur un procès équitable», a indiqué M.Ghosn.

Carlos Ghosn at Nissan’s Honmoku Wharf, a logistics hub about 10 km southeast of Nissan’s global headquarters in Yokohama, July 16 2011. Picture by Bertel Schmitt - Sputnik Afrique
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Il a dit avoir organisé sa fuite pour plusieurs raisons, dont le refus du tribunal d’autoriser ses rencontres avec son épouse, ainsi que la longue attente du jugement.

«Je ne tiendrai pas jusqu’à ce que l’affaire parvienne à la Cour suprême dans dix ans. J’ai 65 ans. Je ne peux pas attendre la fin du procès», a-t-il argumenté.

Des révélations attendues pendant le procès

M.Ghosn a promis de raconter ce qu’il s’était passé au sein du consortium Renault-Nissan lors de son procès:

«Je dois défendre mon honneur. Je vais révéler beaucoup de noms et fournir beaucoup d’informations. Puisque j’ai quitté le pays, je peux maintenant demander aux personnes concernées de dire la vérité. Mais pour le moment, tout le monde a peur. Le parquet a un pouvoir énorme et il n’y a personne qui puisse lui faire face. Maintenant, alors que je me suis opposé à eux, je veux que cela encourage les gens à dire la vérité», a expliqué M.Ghosn.

Il envisage en outre de mettre des documents sur son affaire à la disposition des journalistes.

«Si j’étais au Japon, je ne pourrais pas publier ces documents. Mais je voudrais que vous les voyiez», a-t-il souligné.

Arrestation et fuite de Carlos Ghosn

L’ex-PDG de Renault-Nissan a été arrêté à Tokyo le 19 novembre 2018 et inculpé pour abus de confiance et dissimulation de revenus. Les enquêteurs soupçonnent que le montant total non déclaré aurait pu atteindre 8 milliards de yens (65 millions d’euros) sur une période de 8 ans. La justice japonaise estime également que M.Ghosn a transféré quelque 1,8 milliard de yens (près de 14,8 millions d’euros) de pertes liées à des investissements privés à Nissan.

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Au printemps 2019, M.Ghosn était sorti de prison après que ses avocats ont versé une caution de 1,5 milliard de yens (plus de 12 millions d’euros). Assigné à résidence au Japon, il devait attendre son procès prévu pour le printemps 2020. Mais le 29 décembre, Carlos Ghosn est sorti de sa maison tokyoïte pour s’envoler en jet privé. Après une escale à Istanbul, il est arrivé au Liban.

Le 31 décembre, il a confirmé qu'il se trouvait à Beyrouth. Les services d’immigration japonais n’ont aucune trace informatique ou vidéo de Carlos Ghosn quittant le Japon, alors que les autorités libanaises affirment qu’il est entré légalement au Liban.

Le 9 janvier, Carlos Ghosn a été entendu par des enquêteurs libanais sous la supervision du procureur de Beyrouth.

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