Dans les pas de Macron, Londres aspire à réduire sa dépendance militaire vis-à-vis des États-Unis

© AP Photo / Manish SwarupMilitaires britanniques en Afghanistan
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En écho au chef de l'État français, qui dénonce depuis longtemps la dépendance militaire européenne à Washington, la Défense britannique souhaite plus d’autonomie dans ce domaine et évoque l’isolement de plus en plus important de Donald Trump. Et d’ajouter que les États-Unis pourraient cesser d’être le leader mondial.

Dans un entretien accordé au Sunday Times, le 12 janvier, le secrétaire d’État britannique à la Défense, Ben Wallace, a déclaré qu’il était nécessaire à son pays de se préparer aux prochains conflits sans le soutien de Washington. Il s’est dit «inquiet» que les États-Unis puissent «quitter leur position de leader mondial», et a confié que l’isolationnisme du Président Trump «l’empêchait de dormir la nuit».

Le ministre britannique a affirmé sa volonté d’investir dans du matériel militaire, particulièrement en matière de couverture aérienne, de renseignement et de surveillance. Il a ainsi appelé son pays à «diversifier ses moyens» afin de ne plus dépendre des États-Unis. Le Royaume-Uni se plaçait traditionnellement comme un grand défenseur de l’Otan et un allié indéfectible de Washington.

«Au cours de l'année écoulée, nous avons vu les États-Unis se retirer de la Syrie et un communiqué de Donald Trump sur l'Irak demandant à l'Otan de prendre le relais et de faire davantage au Moyen-Orient», a-t-il poursuivi, remettant en question la participation du Royaume-Uni aux prochaines coalitions menées par les Américains.

«Le Président Poutine, avec une économie moitié moindre que la nôtre, prend une position plus proactive. Les Français occupent également une position plus proactive, et c’est ce à quoi nous aspirons à nouveau», a conclu le secrétaire d’État.

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«L’Europe doit enfin décider en toute indépendance comment servir ses propres intérêts»

Des propos qui font écho à Emmanuel Macron

En fin d’année dernière, Emmanuel Macron avait mis en doute la capacité de l’Otan à fonctionner correctement, évoquant la «mort cérébrale» de l’organisation. Il a notamment dénoncé le manque de coordination entre les États-Unis et ses alliés, avec des divergences d’opinion concernant leur véritable ennemi.

Alors que Donald Trump considère encore aujourd’hui la Russie comme une menace contre laquelle l’Otan protège l’Europe, le Président français voit plutôt Moscou comme un partenaire. Par ailleurs, il a fait savoir qu’il souhaitait une plus grande autonomie stratégique européenne, une position qui n’est pas partagée par l’Allemagne, qui ne voit la défense européenne qu’à travers l’Otan.

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