La Tunisie exclue du sommet sur la Libye par l’Allemagne: la relation bilatérale menacée?

© AP Photo / Esam Omran Al-FetoriLibye, Armée nationale libyenne (ANL)
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L’ambassadeur de Tunisie en Allemagne a exprimé «une vive consternation et stupéfaction» suite à l’exclusion de son pays de la conférence de Berlin sur la crise libyenne. Dans une déclaration à Deutsche Welle Arabic, il a émis le souhait que la décision des autorités allemandes n’altère pas les relations entre les deux pays.

Dans un entretien accordé au média allemand Deutsche Welle Arabic, Ahmed Chafra, ambassadeur de Tunisie en Allemagne, a vivement réagi à l’exclusion de son pays de la conférence de Berlin consacrée à la crise en Libye, prévue dimanche 19 janvier. Il a exprimé ses craintes de voir la décision du gouvernement allemand avoir des conséquences négatives sur les relations entre les deux pays. Il a par ailleurs indiqué qu’il ne pensait pas que Berlin ait plié sous la pression «de certaines parties libyennes ou régionales».

«La Tunisie a accueilli son exclusion de la conférence de Berlin avec d’autant plus d’étonnement qu’elle est le fait de l’Allemagne, un partenaire uni à la Tunisie par des relations excellentes fondées sur la confiance et qui remontent loin dans le temps, la Tunisie ayant été le seul pays arabe à ne pas avoir rompu en 1965 ses relations diplomatiques avec l’Allemagne de l’Ouest», a déclaré le diplomate. «C’est pourquoi nous ressentons aujourd’hui une vive consternation et stupéfaction que la Tunisie soit le seul pays à être écarté par l’Allemagne», a-t-il ajouté.

Des explications non convaincantes

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Dans le même sens, M.Charfa a rappelé que la Tunisie avait mené une intense activité diplomatique pour sensibiliser l’Allemagne à l’importance du rôle des pays voisins de la Libye dans la résolution de la crise dans ce pays, étant donné qu’ils y sont les premières victimes. Il a rappelé à ce propos la rencontre du Président de la République tunisienne avec le ministre allemand des Affaires étrangères, consacrée essentiellement à la Libye.

Ahmed Chafra a déclaré «ne pas comprendre la position allemande, ni les précisions et les justifications de l’exclusion de la Tunisie». Il a ajouté, dans le même sens, que les arguments qui lui ont été «présentés à ce sujet n’étaient pas convaincants, car le rôle de la Tunisie et la confiance dont elle jouit auprès des Libyens ne sont plus à démontrer». Ceci, en plus du fait que «de nombreux pays ont appelé à associer la Tunisie au processus de Berlin», a-t-il souligné.

Quelle conséquence sur les relations bilatérales?

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«Notre vœu est que la position allemande et l’exclusion de la Tunisie de la conférence de Berlin n’écornent pas l’image de l’Allemagne et le grand capital d’estime et de considération dont elle jouit en Tunisie», a souhaité le diplomate.

Par ailleurs, il a indiqué qu’il ne pensait pas que «l’Allemagne, de par son statut, son poids et sa position, puisse céder à des pressions qui auraient été exercées par des parties en Libye et ailleurs dans la région en vue de l’exclusion de la Tunisie».

Le sommet de Berlin

Après le soutien apporté par l’Algérie et l’Égypte à l'appel lancé le 8 janvier par la Turquie et la Russie, à savoir l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu en Libye à partir du 12 janvier, une perspective de résolution pacifique du conflit s’était ouverte.

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Ainsi, après un round de négociations tenu lundi 13 janvier à Moscou entre les différentes parties libyennes, l’Allemagne, à son tour, a appelé à un sommet pour dimanche 19 janvier, à Berlin, afin de tenter de sauver la paix dans ce pays d’Afrique du Nord.

Berlin a invité 10 pays à participer au sommet, à savoir les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, la France, la Turquie, l’Italie, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Algérie.

Après l’écoulement du délai de réflexion demandé par le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), sur l’accord de cessez-le-feu négocié sous l'égide d'Ankara et Moscou, le chef libyen a quitté la capitale russe sans apposer sa signature sur le document, signé en revanche par son rival Fayez el-Sarraj, chef du gouvernement d'union nationale libyen (GNA) basé à Tripoli.

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