Dans une situation difficile, Bombardier cherche d’urgence de l’argent

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Le groupe canadien Bombardier a lancé un avertissement sur ses résultats financiers qui seront «inférieurs à ses prévisions, surtout en raison des mesures prises pour réaliser des projets ferroviaires en redressement», a indiqué l'entreprise dans un communiqué.

Bombardier a annoncé qu’il subissait de nouvelles pertes financières, ce qui pourrait éventuellement le forcer à se séparer de sa division d’avions d’affaires, ont alerté les médias. En effet, la multinationale québécoise a révélé avoir traversé de sérieux problèmes dans sa division ferroviaire au Royaume-Uni, en Suisse et en Allemagne.

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En outre, le report au premier trimestre 2020 de la livraison de quatre avions d'affaires Global 7500 a empêché l’entreprise d’empocher quelque 300 millions de dollars, a rappelé la presse.

Enfin, l’action de l’entreprise a chuté de plus de 30% à la Bourse de Toronto après que le PDG de la multinationale québécoise, Alain Bellemare, a fait savoir dans un communiqué que l’entreprise «examinait de façon détaillée différentes solutions» pour accélérer le remboursement de sa dette, qui se monte à plus de 9,3 milliards de dollars américains.

Quelles options?

Tous ces faits rendent «nerveux» les investisseurs «à propos des liquidités de l’entreprise, et avec raison», a écrit dans une note l’analyste Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale, cité par TVA Nouvelles.

Ainsi, «la compagnie pourrait se pencher sur des options qui pourraient inclure la vente d’une de ses deux divisions (aviation ou transport)», a-t-il noté cité par le quotidien québécois La Presse.

L’entreprise pourrait céder ses activités en aviation d’affaires, soit trois usines à Montréal et une à Toronto, qui emploient des milliers de personnes. Un autre analyste, de J.P. Morgan, estime même possible que la totalité de Bombardier soit vendue.

Dans ce contexte, TVA Nouvelles publie quelques chiffres concernant Bombardier en 2019. Ainsi, au registre des revenus, le groupe a engrangé 4% de moins que prévu, les bénéfices d’exploitation ont été 33% inférieurs, tandis que l’utilisation des liquidités a été 40% de plus que prévu.

Bombardier et Airbus

Les médias rappellent qu’Airbus avait demandé récemment à Bombardier et à Québec de réinvestir dans le programme d’avions A220 pour augmenter les cadences de production. Mais l’entreprise aura déjà injecté, de juillet 2018 à la fin de 2020, au moins 937 millions de dollars américains dans l’A220.

La participation d’Airbus dans ce programme est de 50,06%, tandis que celle de Bombardier se monte à 33,58% et celle de la Belle Province constitue 16,36%, souligne la presse. Si le gouvernement décide de ne pas réinvestir, la taille de sa participation reculera au fur et à mesure qu’Airbus investira ses propres fonds.

Le cabinet a pour sa part estimé possible un réinvestissement dans l’A220.

«Nous sommes préoccupés. Nous suivons le dossier de près. Nous analysons les options possibles pour protéger les emplois de Bombardier au Québec», a déclaré un porte-parole du gouvernement, selon TVA Nouvelles.

Un porte-parole du géant Airbus contacté par Reuters s'est dit pour sa part dans l'incapacité de commenter les difficultés de Bombardier, tout en indiquant que le constructeur européen restait engagé dans le financement de l'A220.

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