Le Lagocephalus sceleratus montre, une nouvelle fois, le bout de ses nageoires en Algérie. Au cours de la première quinzaine du mois de janvier, un pêcheur de la région de Damous (145 km à l’ouest d’Alger) a remonté dans ses filets un poisson lièvre de 60 cm. Cette espèce, considérée comme venimeuse, fait des apparitions sporadiques sur les côtes du pays. Confronté à ce phénomène dans un passé récent, le ministère de la Pêche et des produits halieutiques a déclenché un mécanisme d’alerte afin d’éviter que ce poisson ne se retrouve sur le marché.
«Une cellule de veille a été installée dans tous les ports et abris de pêche du pays dès l’apparition du premier spécimen. Il est important d’alerter les professionnels de la dangerosité de ce poisson. Les pêcheurs, qui sont les premiers concernés, savent reconnaître le poisson lièvre et saisissent immédiatement les autorités portuaires. Il n’y a donc pas de raisons de s’alarmer, la situation est totalement maîtrisée», a indiqué à Sputnik Rabea Zerouki, directrice de la Pêche d’Alger.
Dans un rapport élaboré en 2014, à la suite de la capture de poissons lièvres à El Kala et El Marsa, le CNRDPA aborde la question de la toxicité et le caractère dangereux de cette espèce.
«Plusieurs études ont été menées pour étudier la dangerosité de cette espèce. En effet, elle ne représente aucun danger au contact ou au toucher et ne présente aucun élément de contamination par rapport aux autres espèces pêchées en même temps qu’elle. La toxicité de cette espèce est liée à ses gonades. Les gonades (mâles ou femelles) contiennent une puissante neurotoxine appelée tétrodotoxine (TTX) qui provoque des malaises et des vomissements, mais elle peut aussi occasionner des troubles plus dangereux en fonction de l’état de santé du consommateur. De ce fait, et par précaution, cette espèce est considérée comme étant dangereuse à la consommation», lit-on dans ce rapport.
De l’autre côté de la planète, le fugu, proche cousin du poisson lièvre est quant à lui un mets très recherché. Les Japonais le consomment dans certains restaurants et sa préparation nécessite une parfaite connaissance de son anatomie. Dans le cas contraire, le festin peut se transformer en deuil.