Le Président algérien assure que la Turquie est un «pays frère» avec une «convergence totale» sur la Libye

© AFP 2023 RYAD KRAMDILe Président turc Recep Tayyip Erdogan à la tribune du Forum économique d’Alger, le 27 février 2018.
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«Une totale convergence existe entre nous et la Turquie» pour trouver une solution politique au conflit libyen, a déclaré le Président algérien lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue turc à Alger.

Trois jours après le sommet régional d’Alger sur la crise libyenne, le Président Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche 26 janvier en Algérie, dans le cadre d’une visite d’État de deux jours à l’invitation de son homologue Abdelmadjid Tebboune. En plus des relations bilatérales, la situation en Libye a été au centre des entretiens entre les deux chefs d’État. En effet, lors de leur conférence de presse conjointe à l’issue de leurs discussions, le Président algérien a fait état d’une «convergence totale» entre les deux pays sur la nécessité de concrétiser une solution politique selon les conclusions de la conférence de Berlin sur la Libye, a rapporté l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).

«Une totale convergence existe entre nous et la Turquie, pays frère, sur la nécessité d’œuvrer ensemble, […], à la concrétisation des conclusions de la conférence de Berlin», a affirmé M.Tebboune, ajoutant que les deux pays «suivent de près la situation en Libye».
Pour sa part, le Président turc a «fortement» salué l’adhésion de l’Algérie au processus de Berlin, où elle aura, selon lui, «une contribution précieuse et constructive dans le cadre des efforts visant à instaurer la stabilité en Libye».

«L’Algérie est un élément de stabilité»

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Dans le même sens, tout en mettant l’accent sur la nécessite d’agir pour que la Libye ne devienne pas un terrain propice aux organisations terroristes, M.Erdogan a expliqué que «l’Algérie est un élément de stabilité et de paix en cette conjoncture difficile que traverse la région et face aux développements en Libye, qui ont un impact direct sur ce pays voisin», estimant «impossible de parvenir à un résultat dans le dossier libyen avec des solutions militaires».

En conclusion, le Président turc a abordé la question «des contacts intenses avec les pays de la région et les acteurs internationaux pour un cessez-le-feu durable et la reprise du dialogue politique» en Libye. Dans cette optique, il a affirmé que les discussions avec le Président algérien «ont permis de se focaliser sur les démarches communes à entreprendre dans ce sens». «Le dialogue et l’entente demeurent les facteurs essentiels d’une stabilité durable», a-t-il conclu.

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À l’initiative du Président Abdelmadjid Tebboune, une réunion consultative des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye a été convoquée jeudi 23 janvier à Alger. Ainsi, ont pris part à ce sommet les chefs des diplomaties de l’Algérie, de l’Égypte, de la Tunisie, du Soudan, du Tchad, du Niger et du Mali, en la présence du ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne qui a fait une présentation sur les conclusions de la conférence de Berlin.

À l’issue de cette réunion, les ministres ont exhorté les belligérants libyens à s’inscrire dans un processus de dialogue politique en vue de parvenir à un règlement global de la crise loin de toute ingérence étrangère, indique le communiqué final relayé par l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).

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Les pays présents au sommet d’Alger ont exprimé leur «soutien aux efforts et aux initiatives visant à trouver une solution à la crise libyenne ainsi qu’aux résultats de la conférence de Berlin qui a consacré le rôle pivot de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Ghassan Salamé, dans le processus politique et la réconciliation nationale en Libye, en y associant les pays voisins et l'Union africaine (UA)».

Après la conférence de Berlin

Le 19 janvier, une conférence internationale consacrée au règlement de la situation en Libye a eu lieu à Berlin avec la participation de la France, des États-Unis, de la Russie, de la Turquie, de l’Égypte, du Royaume-Uni, des Émirats arabes unis, de l’Algérie, de l’Italie, du Congo, de l’Union africaine (UA), de l’Onu et de l’UE.

Lors de ce sommet, Abdelmadjid Tebboune a annoncé la disponibilité de son pays pour accueillir le dialogue entre les différentes parties libyennes en vue de trouver une solution politique et pacifique au conflit dans ce pays, a rapporté l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).

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Également, à l’issue de cette conférence, Recep Tayyip Erdogan a assuré aux journalistes que seuls des conseillers militaires avaient été envoyés en Libye, et non des troupes.

«Nous n'envoyons pas de force militaire [en Libye, ndlr] pour le moment. Nous venons d'y envoyer des conseillers militaires et des instructeurs, dans un but de formation», a-t-il indiqué, cité par la chaîne de télévision turque A Haber.

Le sommet de Berlin a abouti sur la nécessité de créer une commission de suivi selon la formule 5+5. Les principaux pays concernés par le conflit en Libye ont promis de respecter un embargo sur les armes. Les participants aux pourparlers se sont engagés à ne pas aider les parties en conflit. Une rencontre destinée à renforcer le cessez-le-feu en Libye doit se tenir prochainement, a indiqué Angela Merkel.

Toutefois, Khalifa Haftar a refusé de signer l'accord de cessez-le-feu lors du sommet de Berlin.

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