Neuf cas d'une tumeur rare détectés dans le berceau de l'aluminium dans le Gard

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Neuf cas de glioblastomes, des tumeurs primitives malignes et rares du système nerveux central, ont été recensés entre 2006 et 2015 dans la zone de Salindres (nord du Gard), berceau de l'aluminium et de la chimie depuis le XIXème siècle, selon une étude de Santé Publique France rendue publique mardi.

Parmi les cinq femmes et quatre hommes touchés dans les communes de Salindres et Rousson, huit sont décédés, selon l'agence sanitaire.

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Si le nombre de cas de glioblastomes est faible, le taux d'incidence est trois fois supérieur à la moyenne départementale, selon la même source, ce qui «justifie la mise en place d'une investigation environnementale préliminaire et de la poursuite de la surveillance sanitaire».

Lors d'une conférence de presse à Nîmes, Pierre Ricordeau, directeur général de l'Agence régionale de Santé (ARS) Occitanie et le préfet du Gard Didier Lauga ont assuré vouloir informer la population avec une «transparence complète». La plateforme de chimie de Salindres, classée Seveso seuil haut, suscite localement de vives inquiétudes sanitaires et environnementales depuis des décennies. Un comité de liaison se réunira le 27 février à Alès (Gard).

«On n'a pas de certitude (sur les causes, ndlr) mais on a un excès de cas», a souligné M. Ricordeau.

«Il va falloir que Santé Publique France actualise ses données de 2015 à 2019, c'est la priorité absolue pour nous», a ajouté M. Lauga.

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«L'interrogation des patients et des familles sur le pourquoi et le comment est toujours forte sur des tumeurs rares», a relevé Luc Bauchet, neurochirurgien au CHU de Montpellier, ajoutant que les glioblastomes étaient des «maladies graves» détectées généralement autour de 65 ans et auxquelles les patients ne survivaient en moyenne pas plus d'un an.

«Les rayonnements ionisants sont les seuls facteurs de risques avérés des glioblastomes», souligne le neurochirurgien, précisant que la communauté scientifique s'interroge également sur l'incidence des champs électro-magnétiques ou des pesticides.

L'ASN saisie

L'ARS Occitanie a saisi l'Autorité de sûreté nucléaire pour identifier et vérifier les sources de rayonnements ionisants référencées dans ce secteur, notamment des «sources scellées» présentes sur la plateforme industrielle jusqu'à fin 2017.

La DREAL (Direction régionale de l'environnement et l'aménagement et du logement) sera pour sa part chargée de détecter «d'éventuelles anomalies» dans le stockage de «déchets historiques» liés à la production d'alumine entre 1860 et 1984 et contenant une radioactivité naturelle considérée comme faible. Neuf millions de tonnes de ces «boues rouges» sont enfouies dans deux «bassins» à Salindres et Rousson.

L'usine historique de Salindres est devenue aujourd'hui une «Plateforme chimique», sur laquelle Axens produit des catalyseurs à base d'alumine et Solvay des dérivés fluorés destinés notamment à l'électronique et la pharmacie.

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