Échec de la destitution de Trump: «Il y a un côté gourou en Donald Trump»

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
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Donald Trump sort victorieux de son procès en destitution et prononce un discours haut en couleur sur l’état de l’Union. En plus de ce revers, les Démocrates ont fait face à un lancement raté de leurs primaires dans l’Iowa. Décryptage de Karim Émile Bitar, directeur de recherche à l’IRIS, pour le Désordre mondial.

C’est le clap de fin pour le procès en destitution de Donald Trump au Sénat américain et il en sort vainqueur. Un seul Républicain a voté avec la minorité Démocrate pour le destituer, loin des 2/3 des votes nécessaires.

C’est Mitt Romney, candidat Républicain à la Présidentielle de 2012, qui a voté contre l’actuel locataire de la Maison-Blanche sur l’un des deux chefs d’accusation. Il estimait accablantes les preuves que le Président avait abusé de son pouvoir pour demander au Président ukrainien d’agir contre l’ancien vice-Président américain, Joe Biden, l’un ses principaux opposants politiques de Trump.

Pourquoi d’autres sénateurs Républicains n’ont-ils pas emboîté le pas à Romney? Craignent-ils la réaction des électeurs, qui privilégient la fidélité partisane au détriment des preuves? Karim Émile Bitar, directeur de recherche à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) explique:

«Je pense qu’ils ne paieront pas de prix politique parce qu’un culte de la personnalité de Donald Trump s’est développé du côté du Parti Républicain. Et Trump a toujours un pouvoir de dissuasion et de nuisance. On a fait comprendre aux élus du Parti Républicain qu’ils paieraient un prix très fort s’ils s’éloignaient de la ligne de Trump.»

C’est bien Donald Trump, et non pas les électeurs, que les représentants Républicains craignent, selon Bitar:

«Ils craignent que s’ils font une remarque négative sur Donald Trump, celui-ci n’en conçoive tellement d’aigreur qu’il serait capable de déployer des trésors d’énergie et beaucoup d’argent pour leur en faire payer de prix et pour prendre sa revanche.»

Alors est-ce que ce procès aura un effet sur la candidature de Trump lors de l’élection de novembre? Bitar explique:

«Il y a un côté gourou en Donald Trump. Quoi qu’on dise, même si on démontre qu’il y a de la corruption et des éléments très graves, ses fans vont demeurer des fans de Donald Trump.»

Par ailleurs, Trump a prononcé son discours annuel sur l’état de l’Union. Du pur «infotainment», qui a témoigné de la profonde division politique aux États-Unis, d’après Bitar:

«Dans le passé, ces discours sur l’état de l’Union, au delà des divergences politiques, étaient aussi des moments qui permettaient de célébrer l’union nationale américaine. C’est-à-dire que même lorsque George Bush était au cœur de la guerre d’Irak et qu’il y avait de profondes divergences politiques, il y avait des moments d’union sacrée, où des deux côtés de l’échiquier politique, ont se levait pour communier en commun, pour soutenir l’armée, pour montrer qu’on était une nation unie contre des ennemis en communs.
Aujourd’hui, il y a un déficit démocratique et un déficit de légitimité du Président qui, aux yeux de certains de ses adversaires, a perdu sa crédibilité.»

Du côté des Démocrates, l’ouverture des primaires par le caucus de l’Iowa –un événement politique scruté à la loupe aux États-Unis–, s’est soldé par un échec spectaculaire qui, d’après Bitar, «montre que les Démocrates sont partis du mauvais pied dans cette campagne.» L’expert note un autre fait frappant:

«Certains n’acceptent pas que le centre de gravité du Parti Démocrate se déplace vers la gauche.»
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