Huawei déploiera la 5G en Grande-Bretagne: «Les Américains sont prisonniers des technologies étrangères»

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La Grande-Bretagne a autorisé Huawei à participer au déploiement de son réseau 5G. Le Canada pourrait bientôt lui emboîter le pas, malgré les pressions américaines d’exclure le fournisseur chinois. Guy Saint-Jacques, ancien Ambassadeur du Canada en Chine, décrypte les enjeux de cette affaire pour le Désordre mondial.

Du Coronavirus à la 5G en passant par le procès contre un cadre de Huawei au Canada, la Chine est sous pression. D’ailleurs, la bataille entre les États-Unis et la Chine à propos de l’implantation de réseaux 5G de Huawei dans des pays occidentaux se poursuit.

La Grande-Bretagne, grand allié des Américains, vient pourtant de donner son feu vert à la multinationale chinoise. Guy Saint-Jacques, ancien Ambassadeur du Canada en Chine, Haut-commissaire adjoint du Canada au Royaume-Uni, et Chef de mission adjoint à l’Ambassade du Canada à Washington, revient sur cette décision:

«C’est une décision courageuse de la part du gouvernement britannique, parce qu’ils avaient été avertis par le gouvernement américain de ne pas faire affaire avec Huawei. Je pense que le dilemme pour la plupart des pays, c’est qu’ils comprennent tous qu’il faut penser à la 5G, mais qu’il y a très peu de fournisseurs.»

Saint-Jacques explique que la Chine investit massivement, et avec une vision stratégique, dans la technologie 5 G. Une avance qui empêche un concurrent américain de même niveau d’émerger, qui pourrait lui aussi exporter cette technologie dans le monde. En conséquence, selon l’ancien ambassadeur, «les Américains sont un peu prisonniers des technologies étrangères.»

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Comment la Grande-Bretagne a-t-elle justifié sa décision sur le plan sécuritaire? L’ex-Haut-commissaire adjoint du Canada au Royaume-Uni explique:

«Ils ont décidé d’exclure certaines parties du système qui va être mis en place pour réduire les vulnérabilités des installations gouvernementales britanniques et, à mon avis, cela peut être un compromis intéressant et qui peut-être va inspirer les autorités canadiennes, parce que bien sûr au Canada nous faisons face à la même décision.»

Le Canada emboîtera-t-il le pas? L’ancien diplomate dévoile le dilemme:

«Le gouvernent canadien subit des pressions constantes du gouvernement américain pour exclure Huawei. Tout va bien sûr se faire dans un contexte où les relations entre le Canada et la Chine sont déjà très malmenées et nous avons été prévenus que si nous excluions Huawei, il y aurait de nouvelles représailles qui seraient prises par le gouvernement chinois.»

Saint-Jacques donne également son avis à Rachel Marsden sur les chances de Meng Wanzhou, cadre de Huawei, dans la procédure d’extradition vers les États-Unis qui se déroule actuellement à Vancouver, et il évalue la réaction des autorités chinoises au coronavirus, ainsi que les différentes théories sur l’origine de la maladie.

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