Rachid Nekkaz fait une proposition au peuple algérien depuis sa prison d’El Harrach

© AP Photo / Francois MoriRachid Nekkaz
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Les Algériens boucleront le 22 février une année de marches de protestation pacifique pour le changement du système. Depuis sa cellule à la prison d’El Harrach, à Alger, où il est incarcéré depuis décembre, Rachid Nekkaz a appelé les Algériens à fêter cette journée comme une seconde fête d’indépendance.

Incarcéré depuis le 4 décembre 2019 à la prison d’El Harrach, à Alger, l’activiste politique franco-algérien Rachid Nekkaz, deux fois candidat à la présidentielle algérienne (2014 et 2019), a adressé un message à la population algérienne à 10 jours de l’anniversaire du début du Hirak (mouvement de contestation populaire du 22 février), l’invitant à célébrer cette journée comme la plus importante fête nationale après celle de l’indépendance.

«Nous sommes à quelques jours du 22 février, date de la libération du peuple algérien après l’indépendance du pays le 5 juillet 1962», écrit Rachid Nekkaz dans un message publié sur sa page Facebook. «Ainsi, j’invite l’ensemble du peuple algérien à commémorer cette occasion, la plus importante et la plus saine après celle de la révolution de 1954», ajoute-t-il, soulignant que «la force des citoyens est la seule à pouvoir renverser n’importe quel dictateur qui veut transformer notre riche pays en une vulgaire colonie parmi d’autres».

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Suite à la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il appelle les Algériens à s’en prendre aux députés qui s’apprêtaient alors à voter la loi sur les hydrocarbures, Rachid Nekkaz a été arrêté et placé sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach depuis le 4 décembre 2019. Il est poursuivi pour «atteinte à l’unité nationale», «incitation des citoyens à prendre les armes», « attroupement et agression physique».

Le coup de théâtre de la présidentielle du 18 avril 2019

Dimanche 3 mars, à Alger, à la sortie du Conseil constitutionnel où il est supposé avoir déposé son dossier de candidature à l'élection présidentielle du 18 avril 2019, Rachid Nekkaz surprend ses militants avec une annonce surprise: ne remplissant pas les conditions requises définies par la Constitution, il a présenté son cousin homonyme comme candidat pour le représenter à la présidentielle. Par ailleurs, il devient le directeur de campagne du nouveau présidentiable.

​Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, M.Nekkaz explique que «le Conseil constitutionnel a refusé de prendre son dossier» et que pour rester dans la course il a «présenté le dossier de sa photocopie et de sa roue de secours Nekkaz Rachid [son cousin, ndlr]».

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Rachid Nekkaz expose ensuite «sa stratégie» et affirme que si «mon cousin est élu, on changera en l'espace d'une semaine la Constitution et on créera le poste de vice-président que j'occuperai». «Le président-élu [son cousin, ndlr] démissionnera aussitôt» et «je prendrai alors automatiquement le poste de président».

Les journalistes présents au Conseil constitutionnel, et qui attendaient le candidat pour une conférence de presse, sont stupéfaits de découvrir un autre Rachid Nekkaz que celui qui sillonnait l'Algérie depuis des semaines. Cet épisode déclenchera une vague d’indignation au sein de la population algérienne.

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