Les morts massives de dauphins au large de la France

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Le nombre de dauphins retrouvés morts dans le golfe de Gascogne s’est accru ces deux dernières années à la fin de la période hivernale, des chiffres record laissant présager un seuil jamais atteint.

Depuis le 1er janvier 2020, 600 carcasses de cétacés (essentiellement des dauphins communs et quelques marsouins) ont été découvertes près des côtes françaises de l’Atlantique. «Ce week-end a été une hécatombe, le pire depuis le début de l'année», a indiqué Hélène Peltier, biologiste à l'observatoire Pelagis (institut public spécialisé dans l'étude et la conservation des oiseaux et mammifères marins à La Rochelle), citée par Le Parisien.

À la même période en 2019, 470 cadavres avaient été enregistrés. Ce chiffre record avait abouti à l’évaluation suivante: sur les 200.000 dauphins dénombrés dans le golfe de Gascogne, 11.500 avaient péri entre janvier et avril 2019 près des côtes françaises. Plus de 80% des dépouilles disparaissent en mer sans laisser de traces, précise Le Parisien. Ces nouveaux chiffres pourraient ainsi signifier un seuil jamais atteint à la fin de la période hivernale.

Des répulsifs à cétacés

Les pêcheurs se disent «mobilisés» contre les captures accidentelles de cétacés. Les quinze paires de chalutiers pélagiques qui circulent régulièrement dans le golfe de Gascogne sont désormais équipées de «pingers», ou répulsifs à cétacés, destinés à effrayer les dauphins. Selon Pelagis, ils ont provoqué une diminution de 65% des captures accidentelles.

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Des pingers sont actuellement testés sur les quelque 400 fileyeurs jetant quotidiennement des milliers de kilomètres de filets dans la zone, mais uniquement lors de la mise à l'eau desdits filets, précise le quotidien. L'objectif est de comprendre les interactions avec les dauphins.

De son côté, la présidente de l'ONG de défense des océans Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, considère les pingers comme «des éléments de langage». L'ONG mène actuellement une mission de surveillance des pêcheries dans le golfe pour «alerter l'opinion» et appelle à «interdire les méthodes de pêches non sélectives et destructrices».

«Prendre des mesures plus contraignantes»

Les images montrant des marins-pêcheurs découper un dauphin pour consommer sa chair ont fait le tour du monde fin janvier. Lamya Essemlali a réclamé l'installation de caméras à bord des navires: «Cela nous permettrait d'y voir plus clair et de transmettre aux scientifiques des données fiables». Une mesure «difficile à accepter par les professionnels», selon Perrine Ducloy, chargée de mission sur les captures accidentelles auprès du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM).

L'observatoire Pelagis mène depuis le début de l'hiver des vols de reconnaissance dans le golfe de Gascogne afin de mieux connaître la répartition des dauphins. Depuis la mi-janvier, les petits cétacés se rapprochent des côtes en suivant leur nourriture, mais c’est aussi la zone d’activité des pêcheurs, explique Hélène Peltier. Elle appelle à «prendre des mesures plus contraignantes». Le gouvernement est en train d’élaborer un plan national, conclut Le Parisien.

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