«Laissez Alost être Alost», a lancé aux journalistes le bourgmestre Christoph D'Haese, membre de N-VA, peu avant le départ, prévu à 14h00 (13h00 GMT), du principal défilé du carnaval.
«Ce n'est pas une parade antisémite, Alost n'est pas une ville antisémite», a-t-il insisté, cité par l’AFP.
Origine de la polémique
Une vaste polémique avait suivi l'édition 2019 de ce carnaval vieux de 600 ans, quand un char caricaturant des juifs orthodoxes avec des nez crochus, assis sur des sacs d'or, avait pris part au cortège.
L'organisation onusienne avait fustigé lors d'une réunion décisive en décembre les «répétitions récurrentes de représentations racistes et antisémites» dans cette manifestation festive. À ses yeux, elles sont incompatibles «avec l'exigence du respect mutuel entre communautés, groupes, individus...».
Nouvelles inquiétudes de la communauté juive
À l'approche de l'édition 2020, des représentants de la communauté juive et l'ambassadeur d'Israël en Belgique, Emmanuel Nahshon, ont exprimé des craintes quant à la réapparition de «clichés antisémites» cette année à Alost.
Le chef de la diplomatie israélienne, Israel Katz, a même appelé jeudi 20 février sur Twitter les autorités belges à «bannir cette parade haineuse», dont la Belgique devrait avoir «honte».
L’attitude du bourgmestre
Interrogé sur ces propos, le bourgmestre M.D'Haese les a jugés «disproportionnés».
Il a demandé de ne pas se concentrer sur tel ou tel «élément matériel» d'un char, mais à prendre en considération «le contexte» de l'évènement qu'il a comparé à «un rituel d'inversion» où tous les aspects de la société sont moqués.
«Ici on rit de tout, de la famille royale, du Brexit, de la politique locale et nationale, et de toutes les religions, l'islam, le judaïsme, le catholicisme», a-t-il assuré, s'exprimant en flamand.
«On peut rire avec tout le monde», mais «jamais avec l'intention de blesser quiconque», a aussi nuancé M.D'Haese.
Chaque année des dizaines de chars défilent le premier jour du carnaval, le dimanche précédant Mardi gras, devant des dizaines de milliers de spectateurs, rappelle l’AFP.
Cette année, la météo venteuse pourrait faire fléchir la fréquentation. Les fortes rafales ont déjà eu pour effet de retarder d'une heure le départ du cortège.