Plus de 30 militaires turcs tués dans une frappe syrienne à Idlib, la Turquie riposte

© REUTERS / Revolutionary Forces of Syria Media Office/HandoutArmée turque
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Une frappe de l’armée de l’air syrienne a fait 33 morts et des dizaines de blessés dans les rangs de l’armée turque à Idlib. Ankara a riposté en frappant des positions syriennes.

Le bilan d’un bombardement de l’aviation syrienne dans le gouvernorat d’Idlib a été établi à 33 morts et 36 blessés chez les soldats turcs présents dans cette région du nord de la Syrie.

La réaction turque

«Il a été décidé de donner une réponse proportionnelle aux actions» syriennes, a déclaré Fahrettin Altun, le chef de l'Office de communication de la présidence turque, ajoutant que les forces turques continuaient de pilonner les troupes gouvernementales syriennes.

Le gouvernement turc a ensuite pris la décision de considérer les forces syriennes comme des cibles hostiles, a déclaré le porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP) Omer Celik, cité par le journal Sabah. Une frappe a ciblé les positions syriennes.

«La Turquie reconnaît dorénavant tous les militaires [gouvernementaux syriens,ndlr] comme des cibles ennemies.»

Suite à cela, Ankara a demandé des consultations auprès de l’Otan prévues pour ce vendredi 28 février. L’Alliance a pour sa part appelée à la désascalade.

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La Turquie a par ailleurs annoncé qu'elle n'était plus en mesure de réguler les migrants venus de Syrie souhaitant se rendre en Europe. Elle accueille officiellement 3;5 millions de réfugiés syrien. Un accord avec l'Union européenne consiste à ce que l'UE finance la Turquie pour que cette dernière bloque les flux de migrants vers l'Europe.

 

Drone abattu

Le 25 février, un drone militaire turc a été abattu par la DCA syrienne, a indiqué le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie. L’appareil a violé la frontière et s’apprêtait à lancer une attaque contre les positions des forces armées syriennes.

Le chef du Centre, Oleg Jouravliov, a fustigé en outre que la Turquie continue à soutenir militairement des radicaux dans la zone d’Idlib par des tirs d’artillerie dirigés contre les forces armées syriennes.

Négociations bilatérales

Les consultations russo-turques sur le dossier qui ont débuté ce jeudi à Ankara ont été précédées de deux autres volets.
Erdogan assure qu’Ankara va «bientôt résoudre» la question de l’espace aérien d’Idlib, fermé aux avions turcs. Un drône de l'armée turque a d'ailleurs été abattu dans la nuit du 27 février.
La première étape s’est tenue du 8 au 10 février, à Ankara, sur fond de tensions dans le nord-ouest de la Syrie. La deuxième étape a eu lieu à Moscou les 17 et 18 février.

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La Russie y est représentée par l’émissaire du Président pour le règlement en Syrie, Alexandre Lavrentiev, le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, ainsi que des responsables du ministère de la Défense. La délégation turque est menée par le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Sedat Onal.

La situation à Idlib

La situation dans la zone de désescalade d’Idlib, dans le nord de la Syrie, s’est envenimée début février, lorsque des positions de l’armée turque dans la région ont été la cible d’attaques aériennes. Les forces turques ont effectué en réaction des frappes contre plus de 100 cibles et ont abattu deux hélicoptères syriens.

Un accord signé en mai 2017 aux négociations d'Astana (récemment rebaptisée Noursoultan) par la Russie, l’Iran et la Turquie a mis en place quatre zones de désescalade en Syrie. Trois d’entre elles sont passées en 2018 sous le contrôle des autorités de Damas. La quatrième, qui couvre le gouvernorat d’Idlib et partiellement les gouvernorats voisins de Lattaquié, de Hama et d’Alep, reste toujours occupée en majeure partie par les terroristes du Front al-Nosra*.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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