Afflux des migrants: comment est la vie des Grecs à la frontière avec la Turquie?

© Photo Achilleas Chiras/SOOCArrestation de deux hommes qui ont tenté de franchir illégalement la frontière par la police à Marasia, Evros, à la frontière gréco-turque, à la suite d'une décision du gouvernement turc de ne pas empêcher les flux de réfugiés de pénétrer en Europe, Grèce, le 3 mars 2020.
Arrestation de deux hommes qui ont tenté de franchir illégalement la frontière par la police à Marasia, Evros, à la frontière gréco-turque, à la suite d'une décision du gouvernement turc de ne pas empêcher les flux de réfugiés de pénétrer en Europe, Grèce, le 3 mars 2020. - Sputnik Afrique
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Le village de Marasia est situé sur le fleuve Maritsa qui forme une frontière naturelle entre la Grèce et la Turquie, dont le territoire commence à quelques mètres derrière le cours d’eau. Chaque jour et chaque nuit, militaires et policiers grecs s’appliquent à empêcher les clandestins de franchir la frontière. Sputnik s’est rendu sur place.

Toutes les nuits, militaires et policiers montent la garde à la frontière, alors que, côté turc, quelqu’un lance de temps en temps des salutations en grec, de toute évidence, pour comprendre s’il y a quelqu’un du côté grec pour protéger le territoire, a raconté à Sputnik Giorgos Karabatzakis, président du conseil villageois de Marasia.

«Nous avons toujours répondu en grec et ne cesserons de le faire pour qu’on comprenne que le territoire est bien gardé», a-t-il raconté.

Selon le responsable, grâce à la présence de la police et des militaires, l’afflux de migrants, dont la majorité «ne sont pas des Syriens, mais des hommes venant d’Afghanistan, du Pakistan et de Somalie» a diminué ces dernières 24 heures.

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La situation à la frontière entre la Grèce et la Turquie, dans la région de l’Evros, reste extrêmement tendue. Des milliers de clandestins se sont élancés vers la frontière avec la Grèce après qu’Ankara a annoncé la semaine dernière avoir ouvert ses frontières avec l’Union européenne, étant incapable de maîtriser une nouvelle vague de migrants syriens. La police et les militaires grecs ont usé de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de canons à eau pour couper court aux tentatives de franchir illégalement la frontière.

«Nous n’attendons qu’un signal»

Vaggelis Gavranidis, 29 ans, soldat de la Garde nationale grecque, a raconté à Sputnik être «tout à fait prêt à la mobilisation» pour protéger la frontière.

En attendant, les militaires n’engagent pas les soldats de la Garde nationale pour des patrouilles et la protection de la frontière.

«Quoi qu’il en soit, nous y sommes prêts et nous n’attendons qu’un signal. Pour le moment, nous participons à des exercices et à des tirs dans le cadre de programmes spéciaux de l’armée pour la Garde nationale», résume Vaggelis.

La vie au quotidien

Les cars de police qui s’arrêtent périodiquement sur la place centrale d'Orestiada, ville située dans le nord-est de la Grèce, n’impressionnent plus les habitants. Les policiers y viennent pour se promener et se reposer pendant quelques heures avant de retourner à la frontière.

Popi Petridou, habitante d’Orestiada, a confié à Sputnik accomplir son travail habituel de tous les jours. Selon elle, ses enfants qui restent à la maison, loin de la frontière, et lisent les actualités sont beaucoup plus angoissés qu’elle-même ne l’est.

«Nos enfants sont plus inquiets que nous ici. Nous y vivons comme autrefois», a constaté Mme Petridou.

«Pas de travail du tout»

La frontière gréco-turque fermée retient non seulement les migrants, mais aussi les Turcs qui viennent d’habitude régulièrement à Edirne. Dans les cafés et tavernes du village de Castanies, le menu étant rédigé en turc, des clients de l’étranger viennent souvent.

«On a bien fait, en fermant l’entrée, mais maintenant, quand personne n’y passe, on n’a pas de travail du tout, la plupart de nos clients venant de Turquie», a expliqué à Sputnik la propriétaire d’un café sur la place du village de Castanies.
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