Échec des pourparlers de l’Opep+ sur fond de coronavirus: c’en est fini de l’alliance entre Moscou et Riyad?

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Le refus de la Russie, durant les négociations de l’Opep+, d’accepter la proposition saoudienne de réduire davantage la production de pétrole annoncerait la fin de l’alliance entre Moscou et Riyad, estime Bloomberg.

L’échec des négociations de l’Opep+ concernant la coupe supplémentaire de brut proposée par l’Arabie saoudite et rejetée par la Russie pourrait signifier la fin de l’alliance diplomatique entre les deux pays, affirme Bloomberg.

Riyad souhaitait réduire la production pétrolière de 1,5 million de barils par jour à partir d’avril et jusqu’à la fin 2020 sur fond de l’épidémie de coronavirus, «mais Moscou avait une autre idée», d’après le groupe de médias.

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Le budget de la Russie «résiste mieux aux prix bas que celui de ses alliés du Moyen-Orient. La Russie estime également que le pétrole bon marché rendra le pétrole de schiste américain moins compétitif», selon Bloomberg qui cite une source proche des négociations.

Cette situation est défavorable aux géants de l'énergie comme Exxon Mobil et les pays dépendants des ressources, de l'Amérique latine à l'Asie centrale. Mais le pétrole bon marché aidera certaines économies confrontées au coronavirus, note l’agence de presse.

Crise de l’Opep+

L’échec actuel des négociations représente la crise la plus importante depuis la création de l’Opep+, en 2016.

Ce groupe comprenant plus de vingt pays dont la Russie et l’Arabie saoudite qui contrôle plus de 50% de la production pétrolière mondiale. Les membres de l’Opep+ œuvraient pour renforcer le prix du brut, «mais aussi pour changer la situation géopolitique au Moyen-Orient ce qui ne faisait qu’augmenter l’influence de Vladimir Poutine», de l’avis de Bloomberg.

À présent, le marché du pétrole fait face à une double menace. La production de brut ne sera pas réduite de 1,5 million de barils supplémentaires et l’entente actuellement en vigueur sur la réduction de la production de 2,1 millions de barils par jour expire fin mars.

«Le coronavirus a fait une victime: l'alliance des producteurs de pétrole. Face à une baisse spectaculaire de la demande, ils renoncent à gérer le marché. Nous allons probablement voir les prix du pétrole les plus bas des vingt dernières années au cours du prochain trimestre», a déclaré Roger Diwan, analyste chez IHS Markit Ltd, cité par Bloomberg.

Les négociants de pétrole chercheront désormais des signes de la hausse de production en Arabie saoudite, en Russie ou dans un autre pays de l'Opep+ non soumis aux restrictions du cartel et avec des trous budgétaires à combler.

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