Comment les 70% des Marocaines séropositives ont-elles été contaminées par le VIH?

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L’Association de lutte contre le SIDA au Maroc a fait savoir que 70% des Marocaines séropositives avaient été contaminées par leurs époux. Elle a par ailleurs dénoncé le manque d’accès de ces femmes à l’information et aux soins sous le poids des traditions.

À l’occasion de la Journée internationale de la femme dimanche 8 mars, l’Association de lutte contre le SIDA (ALCS) au Maroc a tiré la sonnette d’alarme sur le nombre croissant de femmes atteintes par la maladie via leurs maris dans le pays, déplorant également le manque d’accès de ces patientes à l’information et aux soins.

«Alors que le monde entier célèbre la Journée internationale des droits des femmes, les inégalités dont sont victimes les Marocaines atteignent un insupportable paroxysme chez celles vivant avec le VIH», affirme l’ALCS dans un communiqué, précisant qu’«au Maroc, sur les 21.000 personnes vivant avec le VIH, 40% sont des femmes et 70% d’entre elles ont été contaminées par leurs maris».

Les traditions familiales rendent difficile l’accès aux soins

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Selon l’ALCS, certaines traditions familiales et culturelles limitent l’accès des femmes marocaines aux services d’information et de soins, ce qui rend leur sensibilisation contre cette maladie difficile.

«Combien de Marocaines sont encore, en 2020, tenues de demander l’autorisation à des hommes de leur famille (époux, frère, père…) pour prendre des décisions relatives à leur santé? Combien sont-elles encore à demander la permission pour sortir de la maison? Combien sont-elles financièrement autonomes?», déplore l’association.

Ainsi, l’ALCS prévient que «toutes ces discriminations subies par les femmes marocaines rendent l’accès aux services de prévention et de dépistage difficile». «Ces discriminations exacerbent l’exposition des femmes, qui sont déjà les plus vulnérables face à l’épidémie», conclut-elle.

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Selon l’agence onusienne ONUSIDA, entre 1995 et 2018, les adolescentes et les jeunes femmes, âgées de 15 à 24 ans, ont été le groupe au sein de «la population féminine qui a connu le plus fort recul des nouvelles infections au VIH (-44%)». «Les programmes de prévention dédiés à cette tranche d’âge portent ainsi leurs fruits», a-t-elle ajouté.

Cependant, malgré cette amélioration sensible, il n’en demeure pas moins qu’«en 2018, près de 6.000 adolescentes et jeunes femmes ont été contaminées par semaine et elles représentaient 60% des 510.000 nouvelles infections touchant cette tranche d’âge, tous sexes confondus».

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