Coronavirus: le confinement, un piège pour les femmes victimes de violences conjugales

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Alors que les Français sont sommés de rester confinés chez eux pour éviter la propagation du coronavirus, les femmes victimes de violences conjugales sont prises au piège. Le collectif Collages féministes appelle le gouvernement à venir en aide à celles qui sont «enfermées dans des foyers toxiques».

En période de confinement, rester cloîtré à la maison avec un conjoint violent peut s’avérer risqué. Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, a reconnu cette réalité dans un tweet publié lundi 16 mars. «La période de crise que nous connaissons et le confinement à domicile peuvent hélas générer un terreau propice aux violences conjugales. Le gouvernement est pleinement mobilisé pour protéger et soutenir au mieux les femmes qui en sont victimes», a-t-elle expliqué.

Dans un communiqué, ce mercredi 18 mars, le collectif Collages Féminicides Paris déplore également le fait que le domicile devienne «une prison en période de confinement.»

​Pour le collectif, la seule solution reste la fuite. Mais où aller lorsque «le manque de places dans les maisons d’accueil et les foyers est déjà déploré tout au long de l’année par les associations et que rien n’est fait», s’interroge-t-il.

Le confinement, «une prison» pour les femmes victimes de violences

La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes a tenu à rassurer et à rappeler que les dispositifs de protection restaient actifs. Marlène Schiappa a notamment déclaré qu’en lien avec Julien Denormandie, secrétaire d’État au Logement, l’accueil se poursuivait.

«J’ai demandé à mes services des remontées département par département sur la situation des centres d’hébergement d’urgence, leur équipement, la mise en œuvre des mesures-barrière et l’organisation de “Ma classe à la maison” pour les enfants hébergés avec leurs mères.»

Pour le collectif, il faut aller plus loin. «Si de nouvelles places ne sont pas disponibles, nous demandons à l’État de prendre en charge les nuitées d’hôtels pour ces femmes qui fuient la violence.»

Des dispositifs de protection toujours actifs

Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a annoncé la fermeture des tribunaux, excepté pour les «contentieux essentiels»; Marlène Schiappa a indiqué que les violences conjugales en faisaient partie et continuaient donc d’être traitées. Elle a aussi précisé que l’éviction du conjoint violent devait demeurer la règle.

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Par ailleurs, la plateforme «arretonslesviolences.gouv» est toujours active, ainsi que le site du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF). En outre, l’activité du numéro d’écoute 3919 est maintenue, mais réduite. En cas d’urgence, le 17 est toujours disponible.

Pourtant, le collectif regrette qu’en temps normal «le système de prise en charge des victimes de violences conjugales [soit] déjà grandement défaillant», notamment «quand la police refuse les dépôts de plainte et renvoie les femmes dans les bras de leur conjoint violent.»

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