Ils «réfléchissent à réquisitionner les patinoires pour entreposer les corps»: que se passe-t-il dans le Grand Est?

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Le Grand Est est l’une des régions de France les plus touchées par le coronavirus. À en croire les soignants et les autorités, la situation sanitaire se dégrade, au point que les morgues saturent. Le personnel médical fait part de sa colère. La ville de Mulhouse avait déjà démenti que sa patinoire avait été transformée en morgue.

Le bilan des décès ne cesse de s’alourdir dans la région Grand Est, l’une des plus touchées par l’épidémie, la «guerre sanitaire» est en passe d’y être perdue, comme le révèle Valeurs actuelles. Au 20 mars, la région comptabilisait 93 décès et 1.169 personnes hospitalisées dont 300 en réanimation, selon les chiffres d’un communiqué de l’Agence régionale de santé. Face à l’afflux de corps, certains en arrivent à redouter une saturation des morgues.

«Ils commencent à réfléchir à réquisitionner les patinoires pour entreposer les corps», explique une source policière de Nancy à Valeurs actuelles. «Le stockage des corps avait déjà été un gros problème en 2003 [lors de la canicule, ndlr]. Les corps étaient entreposés dans des tentes réfrigérées, à l’intérieur de forts militaires autour de Paris. C’était la galère totale. Là on s’attend à pire.»

Les hôpitaux débordés

Dans les services d’urgences de la région, la situation est critique, rapporte Valeurs actuelles. Le personnel hospitalier fait face à un manque de moyens et fait part de sa colère.

«Nous manquons tellement de moyens [au point, ndlr] que les services de jour et de nuit doivent s’aider mutuellement. Il arrive même que le personnel des bureaux soit réquisitionné», explique à Valeurs actuelles un soignant travaillant dans une importante agglomération du Grand Est. «Un merci ne suffira pas, on va se révolter. Je n’ai aucun espoir que ça change. Il y aura des grands discours, mais on reviendra à la même chose après la crise.»

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La médecine de ville est également en difficulté. Dans la ville de Sélestat, les médecins généralistes ont ainsi écrit au maire, lui signifiant qu’ils ne voulaient plus accueillir les patients dans les salles d’attente, de peur que la contamination ne s’étende, relate encore Valeurs actuelles.

Ce mardi 17 mars, des rumeurs avaient déjà circulé, prétendant que la patinoire de l'Illberg, à Mulhouse, avait été transformée en morgue. Sur Twitter, la ville de Mulhouse avait démenti l’information.

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