L’Iran face au coronavirus: «Il y a des milliards de dollars appartenant aux Iraniens bloqués aux États-Unis»

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Malgré la pandémie mondiale de coronavirus, les États-Unis poursuivent leur stratégie de «pression maximale» contre l’Iran, tandis que l’Europe déclenche pour la première fois la chambre de compensation INSTEX pour prêter assistance à ce pays. Décryptage du colonel Alain Corvez au micro de Rachel Marsden.

Même en période de pandémie de coronavirus, les États-Unis ne relâchent pas la pression sur leurs cibles étrangères habituelles. Alors que l’Iran est l’un des pays les plus touchés par le Covid-19, Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain, persiste dans ses proclamations publiques comme si de rien n’était, instrumentalisant la crise pour tenter de creuser le fossé entre les citoyens iraniens et les autorités du pays.

La porte-parole du département d’État, Morgan Ortagus, a même dit sur Twitter que si l’Iran cherchait de l’argent pour gérer la crise, il n’avait qu’à accéder aux fonds de l’Ayatollah Ali Khamenei.
Le Colonel Alain Corvez, ancien conseiller en relations internationales aux ministères de la Défense et de l’Intérieur, réagit:


«Il y a des milliards de dollars qui appartiennent aux Iraniens qui se trouvent aux États-Unis et qui sont bloqués.»


Le conseiller en stratégie internationale explique comment la France et l’Europe prêtent enfin assistance à l’Iran en déclenchant pour la toute première fois la chambre de compensation INSTEX, permettant des échanges commerciaux entre l’Iran et l’Europe malgré les sanctions américaines:


«Il y a un contact permanent entre les responsables de santé français et iraniens. Et ils échangent très fréquemment... Il y avait une série de produits qui étaient demandés par l’Iran et pour lesquels la France pouvait répondre. Pas tous, mais pour certains.»


L’ancien conseiller du général commandant la Force des Nations unies déployée au Sud-Liban (FINUL) explique pourquoi l’Europe a attendu la crise sanitaire actuelle pour commercer avec l’Iran par biais d’INSTEX:


«Les Américains ont exigé de leurs alliés européens qu’ils ne contournent pas les sanctions parce que l’effet souhaité par les sanctions, c’était le renversement du gouvernement. Donc pourquoi ça ne s’est pas fait plus tôt? Parce que les États européens n’osent pas s’opposer à la volonté américaine.»


D’après le Colonel Corvez, c’est bien la crise actuelle qui change tout:


«Je pense que cette crise du coronavirus va bouleverser les relations internationales. À partir d’aujourd’hui, ça ne sera plus comme ça l’était jusqu’à présent. Et vraisemblablement après la fin de la crise du coronavirus, je pense qu’il restera des traces de ces bouleversements dans les relations internationales.»
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