«L’exode» des Parisiens dans leur résidence secondaire sur les îles exaspèrent les insulaires

© Photo Pixabay / jpoujolNoirmoutier
Noirmoutier  - Sputnik Afrique
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Face au confinement, des milliers de Parisiens se sont hâtés de se rendre à leur résidence secondaire, comme à l’île d’Yeu, l’île de Ré et Noirmoutier. Redoutant la contamination, les riverains ne les voient pas toujours d’un bon œil, écrit Valeurs actuelles.

Des milliers de Parisiens se sont précipités vers leurs résidence secondaire dès l’annonce du confinement de plus d’un mois dans la capitale afin d’y échapper. Une initiative qui n'a pas enthousiasmé les habitants de ces destinations prisées. En effet, nombreux sont ceux à avoir fait part de leur mécontentement sur les réseaux sociaux par des tweets rageurs ou méprisants, jugeant ces Parisiens «irresponsables», remarque Valeurs actuelles.

À l’approche des vacances de Pâques, ces îles redoublent de vigilance. Ainsi, Noël Foucher, maire sortant de Noirmoutier, se réjouit des contrôles sur Facebook: «Voilà ce dont on a besoin: des contrôles très en amont, comme je l’ai demandé avec nombre de mes collègues maires. Enfin! Merci à Monsieur le Premier ministre d’avoir pris la pleine mesure de l’inquiétude des territoires littoraux et insulaires».

Méfiance et agression

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Les populations locales, vulnérables car vieillissantes, se montrent méfiantes, voire agressives, vis-à-vis des Parisiens qui ont pris la fuite. Par exemple, à l’île de Ré, pour décourager les passants de contempler la mer, un banc placé sur la rive a été scotché et badigeonné d’huile de cuisine. À Noirmoutier, une douzaine de véhicules «étrangers» ont été vandalisés dans la nuit du 15 au 16 mars. Le 21 mars, une quinzaine de voitures ont été détériorées. Un faux arrêté préfectoral publié le 1er avril exhortait les Parisiens à regagner leurs pénates.

À l’île d’Yeu, un arrêté adopté le 16 mars interdit l’accès à l'île à «toute personne non titulaire d’une carte attestant qu’elle est un résident permanent de l’île». 

​ Les rares Parisiens qui ont eu le temps d’arriver sur l’île ne sont pas toujours les bienvenus. Laure, confinée depuis un mois, raconte au magazine: «Quelqu’un de ma famille est sorti avec ses quatre enfants dans la rue et les passants le regardaient mal, certains même lui demandaient pourquoi ils n’avaient pas de masques».

Des mesures efficaces

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La situation s’est tout de même apaisée avec le temps, notamment parce qu’il n’y a pas eu d’explosion du nombre de cas. Pour les trois îles, l’hôpital le plus proche disposant d’un service de réanimation se trouve à au moins 50 kilomètres. L’île d’Yeu n’étant pas reliée au continent par un pont, une évacuation par hélicoptère s’impose. La distance autorisée pour se déplacer est réduite à 300 mètres, contre 1 kilomètre dans le reste de la France. À l’île de Ré, comme à Noirmoutier et à l’île d’Yeu, emprunter les chemins côtiers et les plages est interdit. Les contrôles de police se sont avérés efficaces pour décourager les habitants de se balader à plusieurs.

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