«On continuera de naviguer à l'aveugle»: la classe politique mitigée après les annonces de Macron

© REUTERS / CHRISTIAN HARTMANNEmmanuel Macron s'adresse à la Nation, 13 avril 2020
Emmanuel Macron s'adresse à la Nation, 13 avril 2020 - Sputnik Afrique
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Lors de sa quatrième allocution sur la crise sanitaire, Emmanuel Macron a annoncé la prolongation du confinement tout en reconnaissant des «failles» et que la France n’était «à l’évidence pas assez préparée» pour faire face à la pandémie. Tour d’horizon des réactions politiques.

Pour la quatrième fois depuis le début de la crise pandémique, Emmanuel Macron a pris la parole devant les Français. Il a notamment annoncé un potentiel début de déconfinement prévu pour le 11 mai et une réouverture progressive des crèches, écoles, collèges et lycées. La classe politique a réagi.

«Les mots ne suffiront plus»

Christian Jacob, président des Républicains, anticipe le rédémarrage de l’économie française après les annonces du Président.

«Emmanuel Macron s'est livré à un exercice pédagogique indispensable, il a esquissé un calendrier sur le déconfinement sur la base de données scientifiques, il va falloir maintenant que l'intendance et la logistique suivent. Tout cela va dépendre de sa capacité à réellement sonner la mobilisation générale. Les mots ne suffiront plus. On voit le retard que l’on a pris sur les masques, les équipements, les tests... Il faut maintenant anticiper le redémarrage de l'économie, secteur d'activité par secteur d'activité», a-t-il annoncé à l’AFP.

Une décision dangereuse?

Pour Jean-Luc Mélenchon, un déconfinement sans planification est «extrêmement dangereux».

«Il vient d'annoncer un déconfinement à la date du 11 mai mais un déconfinement sans planifier les conditions du déconfinement, c'est extrêmement dangereux! Ma première réaction c'est de dire aux gens: surtout restez confinés», a-t-il déclaré sur TF1.

Nicolas Dupont Aignan a également averti que le Président mettait en danger les Français.

Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a annoncé sur TF1 qu’un déconfinenement le 11 mai était un objectif «ambitieux»:

«Sur le 11 mai, il faut des garanties de faisabilité (...), il faut mettre tous nos efforts conjoints pour y parvenir, mais c'est un objectif ambitieux et il faut effectivement avoir la logistique qui va avec».

Macron «ne répond pas aux vraies questions»

Pour Sébastien Chenu, porte-parole du RN, il s’agit de l'autojustification du Président.

«L'autojustification d'Emmanuel Macron nous plonge dans le flou sanitaire et économique, ne remet rien en cause de l'UE et ne répond pas aux vraies questions (retards commandes de test et masques, annulations de charges pour PME, tests en Ehpad)... Brouillon et pas à la hauteur», a-t-il écrit sur Twitter.

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Manon Aubry, eurodéputée LFI, a aussi dénoncé sur Twitter la stratégie que le gouvernement déploie depuis le début de la crise: «Le gouvernement a tellement bien géré la crise jusqu'à présent qu'il garde la même stratégie: adapter les consignes sanitaires à la pénurie. Résultat: pas de dépistage massif et cinq mois pour tester uniquement les malades. On continuera donc de naviguer à l'aveugle.»

Julien Bayou, patron d'EELV, a lancé un long thread sur Twitter pour commenter les décisions d’Emmanuel Macron.

«Macron décide de prolonger le confinement jusqu'à la date du 11 mai. Pourquoi prendre seul une décision si lourde, pourquoi l'Assemblée n'a-t-elle pas son mot à dire ? Macron: "tester tous les Français n'aurait pas de sens". Et les asymptomatiques? Et les personnes qui pensent avoir eu le coronavirus? Caler les consignes sanitaires sur les capacités de tests est une folie.»
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