Quand l’Europe regrette d'avoir délocalisé en Chine son industrie pharmaceutique

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La crise du coronavirus a conduit à la prise de conscience du fait que depuis la délocalisation en Chine de l’industrie pharmaceutique dans les années 1990, de nombreux pays ont abandonné une large part de leur souveraineté en matière de médicaments à ce pays, selon Le Figaro.

Le Figaro tire la sonnette d’alarme en affirmant que l’ensemble des pays du monde, Amérique et Europe en tête, ont cédé à la Chine une part importante de leur souveraineté en matière de médicaments et d’équipements médicaux.

Le journal informe que la Chine est actuellement «l’usine de production» de plus de 80% des principes actifs utilisés par l’industrie pharmaceutique, de 80 à 90% des matières premières qui constituent ces ingrédients actifs et d’une part «substantielle» de la production de médicaments «finis».

La relocalisation à l’ordre du jour

À l’heure actuelle, la mise à l’arrêt de nombreuses usines chinoises et, par conséquent, la menace d’une pénurie de médicaments vitaux ont poussé les gouvernements et les chefs d’État à réfléchir à une diversification et à un rapatriement des lignes de production.

«Pour 86% des hôpitaux en Europe, la question des pénuries est devenue un sujet de préoccupation quotidien. Les principales classes impactées sont (…) les anti-infectieux et les anticancéreux, suivis de près par des médicaments d’urgence,réanimation, médicaments de cardiologie et les anesthésiques», met en garde un rapport de l’Académie nationale de pharmacie de France cité par Le Figaro.

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Selon Bruno Bonnemain, président d’un groupe de travail sur les ruptures d’approvisionnement, l’Europe ne produit plus un gramme de paracétamol.

Un réveil douloureux

Mais le réveil est particulièrement douloureux pour les Américains dont 97% des antibiotiques sont fournis par la Chine.

Les spécialistes reconnaissent cependant les difficultés de la relocalisation en termes de délais, de coût, de savoir-faire à recréer.

«Cela prendra des années, les processus en chimie fine sont très complexes, surtout qu’il faudra inventer des technologies propres, pour respecter les normes vertes», résume M. Bonnemain, ajoutant que «tout cela suppose un véritable changement philosophique».
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